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L’indice Trevi devient un indice de confiance du consommateur immobilier

La vente de biens immobiliers sur le marché secondaire (revente de biens existants) est pour l'instant ralentie, notamment par la pénurie des matériaux et de la main d'œuvre. Tout profit pour le neuf, dont le prix augmente encore. ©BELGAIMAGE

Changement de pilote à la tête du réseau Trevi et changement de cap de son indice historique après 15 ans d’existence. La nouvelle direction s’en explique.

Ce n’est pas la première fois que les professionnels du secteur reprochent au réseau Trevi d’avoir réussi à faire de son indice du marché immobilier un subtil outil marketing dont la reconnaissance par les médias dépasse de loin la pertinence de la mécanique sous le capot.

"Nous avons opté pour la mise en place d’une procédure d’appréciation - un indice de confiance - nourri par l’ensemble de notre staff et de nos partenaires."

Kim Ruysen
Managing director Trevi Group

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Un reproche que le nouveau patron a choisi d’entendre en partie au moment où il reprend les rênes du réseau à tous les étages."Force est d’ailleurs de constater que l’INS (Institut national de Statistique) ou les notaires travaillent déjà sur les données du passé en fournissant au marché une information complète et précise. Cependant, l’ensemble de ces intervenants ne communiquent nullement sur des analyses prospectives. Nous avons donc opté pour la mise en place d’une procédure d’appréciation - un indice de confiance - qui sera nourri par l’ensemble de notre staff et de nos partenaires. Il sera destiné à déterminer un chiffre qui dévoilera le marché résidentiel en devenir", explique Kim Ruysen, le nouveau directeur opérationnel de Trevi. 

L’indice Trevi est mort. Vive l’indice!

Le nouvel indice de confiance a donc démarré à 100 le 1er janvier dernier. Et au terme d’un trimestre d’existence, le nouveau baromètre marque déjà 102,5. Le nouveau patron s’en explique: "2021 s’était achevé avec une hausse annuelle de quelque 5,50%, la plus forte rencontrée sur ces 10 dernières années. Qui aurait cru que la pandémie entraînerait une telle hausse d’un marché résidentiel dont certains avaient douté, compte tenu des risques économiques et financiers apparus lors de la crise sanitaire?"

Kim Ruysen poursuit: "Les effets du covid ont fait un pas de côté et c’est maintenant la guerre en Ukraine qui influence principalement nos économies à court ou moyen terme. L’augmentation du coût de l’énergie et des matières premières aura un impact inflationniste au moins encore sur une période de 3 à 6 mois. Et nous devrons tenir à l’œil cette correction de paramètre dans nos futures analyses. Tout comme l’attentisme compréhensible qui affecte le marché immobilier pour l’instant et qui allonge notamment le temps moyen de mise en vente."

Les acquéreurs achètent de manière plus juste, analysent davantage la pertinence des prix demandés sans se jeter tête baissée sur les biens à la première visite (...).

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Un marché assagi

Pour la direction de Trevi, le marché résidentiel ne s’est pas arrêté. Il s’est juste assagi. Et sur le marché de l’immobilier neuf, on constate - enfin - une légère augmentation du nombre de permis octroyés et de l’offre. "Pas encore assez significative pour constituer un fait marquant d’évolution de marché", nuance-t-on.

Autre signe de retour au calme et à la pondération: les acquéreurs achètent de manière plus juste, analysent davantage la pertinence des prix demandés sans se jeter tête baissée sur les biens à la première visite, en alimentant le jeu pernicieux de la surenchère.

"L’augmentation du coût de l’énergie et du prix des matériaux a rapidement bouleversé l’ordre des critères de choix dans le chef des acquéreurs. Ceux-ci hésitent désormais à opter pour des biens nécessitant de grosses rénovations et des phasages plus longs dans la réalisation des travaux après achat. Et les prix du neuf affichent déjà des hausses comprises entre 5 et 10%."

Inflation relativement positive

Quant aux investisseurs, ils restent bien présents sur le marché. Mais pour une partie d’entre eux, la demande ne se traduit pas en transaction. Dans la boule de cristal du Trevi, une incertitude pèse fortement sur ce marché croissant de l’investissement: la fiscalité que nous prépare le gouvernement.

"Va-t-on taxer la plus-value à la revente? Va-t-on taxer les revenus réels et donc les loyers? La balle est dans le camp du gouvernement, pour activer, nous l’espérons positivement, cette partie de la demande immobilière", se contente-t-on de poser pour l’instant dans la tour de contrôle.

10
euros par tranche de 100.000 euros
C'est l'effet - tout relatif actuellement - de la hausse des taux d'intérêt hypothécaires, selon Trevi.

Dernière ombre au tableau susceptible de plomber la confiance du consommateur: l’augmentation prévisible des taux hypothécaires. "L’arme des banques centrales pour lutter contre l’inflation étant d’augmenter les taux d’intérêt, la répercussion sur le marché hypothécaire ne s’est pas fait attendre. Mais il faut relativiser, car les taux restent à un niveau historiquement bas. Concrètement, l’augmentation actuelle est de l’ordre de 10 euros par mois par tranche de 100.000 euros", chiffre-t-on chez Trevi.

On a connu bien pire dans les années 1990, avec des taux d’intérêt dépassant largement les 10%. On en est encore loin. Et puisque l’inflation dépasse largement la hausse des taux d’intérêt, le placement immobilier reste un refuge. "Que représentera un remboursement de 1.000 euros dans 10 ans? L’équivalent de 600 à 700 euros d’aujourd’hui?" L’un dans l’autre, Trevi maintient donc au moins un paramètre pour 2022: une prévision de hausse des prix de l’ordre de 2,5 à 3% sur base annuelle.

Le résumé
  • Trevi Group dispose depuis quelques mois d'un nouveau pilote en la personne de Kim Ruysen.
  • Le réseau a saisi ce moment-charnière pour changer les paramètres de son indice de santé du marché immobilier résidentiel.
  • Il devient désormais un indice de confiance du consommateur.
  • L'option est d'être plus prospectif, en se focalisant sur les paramètres stratégiques futurs du marché.

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