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Un projet de recyclage à 250 millions d'euros pour Indaver, mais où?

Selon Paul De Bruycker, le CEO d'Indaver, la future usine de recyclage de polyéthylène et de polypropylène devrait être la plus grande de ce type avec ses 100.000 tonnes de capacité. ©Jonas Lampens

Indaver va investir 250 millions d'euros dans une nouvelle usine de recyclage de plastiques qui serait la plus grande au monde. Le choix d'une implantation à Anvers a du plomb dans l’aile.

Si tout se déroule comme prévu, la société anversoise Indaver lancera au premier trimestre 2024 les activités de son usine Plastics2Chemicals, appelée à recycler des emballages en polystyrène via un nouveau procédé. La filiale de Katoen Natie spécialisée dans le traitement chimique des déchets industriels a investi pour la cause 145 millions d'euros.

Mais ce spécialiste du traitement des déchets industriels et du recyclage ne compte pas en rester là. Indaver a en effet mis au point un procédé de recyclage permettant de transformer le polyéthylène et le polypropylène en naphta, un produit liquide au départ issu de la distillation du pétrole, pour lequel d'autres acteurs développent des alternatives "circulaires".

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Le concept développé par Indaver sera testé à petite échelle dès l'an prochain dans une unité pilote logée à Anvers. L'entreprise a d'ores et déjà prévu un investissement de 250 millions d'euros pour la production à grande échelle. "Le tonnage prévu d'au moins 100.000 tonnes devrait en faire la plus grande usine de ce genre au monde", précise Paul De Bruycker, le CEO d'Indaver.

Reste à voir où cette unité sera implantée. Si Anvers a la préférence des responsables d'Indaver, rien ne dit qu'elle sera choisie. "Dans les circonstances actuelles, il est difficile d'opter pour Anvers. En toute franchise, je n'ose pas, à ce stade, introduire une demande d'autorisation pour un tel dossier. Je ne veux pas me retrouver dans une situation comparable à celle d'Ineos", dit Paul De Bruycker. Qui fait ainsi allusion aux difficultés du chimiste britannique à obtenir les autorisations requises après avoir injecté des milliards d'euros dans le port d'Anvers.

"Non seulement les délais de traitement des demandes sont devenus imprévisibles, mais l'acceptation des dossiers et les conditions qui y sont liées ajoutent une incertitude supplémentaire."

Paul De Bruycker
CEO d'Indaver

Des approches venues d'Allemagne et de France

La métropole jouit pourtant d'une situation géographique idéale, au milieu d'un cluster chimique, et d'un tissu d'expertise de très bon niveau. "Cela a attiré de nombreux investissements, mais je note que nous sommes en net recul, essentiellement en raison des problématiques de l'azote et des autorisations administratives. Non seulement les délais de traitement des demandes sont devenus imprévisibles, mais l'acceptation des dossiers et les conditions qui y sont liées ajoutent une incertitude supplémentaire", affirme le patron d'Indaver.

Certes, l'accord flamand sur le dossier de l'azote est "un pas dans la bonne direction". Mais Paul De Bruycker reste prudent. "Nous voulons prendre d'ici 6 à 8 mois une décision sur le lieu d'implantation. De nombreuses régions tentent de nous attirer à coups de subventions, notamment en Allemagne et en France. Je ne pense pas que les subventions soient la meilleure façon de travailler, mais elles pèsent dans la balance."

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milliard €
Selon son CEO, Indaver a prévu un programme global d'investissements d'un milliard d'euros.

Reprise en 2015 au Néerlandais Delta par Fernand Huts, propriétaire de Katoen Natie, Indaver multiplie les projets, en Flandre mais aussi dans les îles britanniques (à Aberdeen, Belfast et sur une ancienne base aérienne dans l'Essex). Son CEO fait état d'un programme global d'investissements d'un milliard d'euros.

De quoi faire grandir un peu plus encore une entreprise en pleine croissance. L'exercice 2022 s'est soldé par un chiffre d'affaires de 755 millions d'euros et par un excédent brut d'exploitation (Ebitda) de 165 millions. La baisse des prix de l'énergie et des matériaux, qui pèse sur les revenus d'Indaver, ne devrait pas l'empêcher de progresser cette année d'au moins 10%, affirme Paul De Bruycker.

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