Les start-ups belges, un monde toujours très masculin
Selon une étude réalisée par Agoria et openthebox, les femmes restent toujours sous-représentées dans le monde de la création d'entreprise.
Aujourd'hui, une start-up belge sur dix seulement est fondée par une femme, et les chiffres sont à peine plus élevés lorsqu'il s'agit de comptabiliser les administratrices des entreprises en expansion. Le constat posé par la plateforme openthebox et la fédération sectorielle Agoria ce jeudi, à l'occasion de la Journée "International Girls in ICT", est sans appel: les femmes restent largement sous-représentées dans le monde de la création d'entreprise.
"En dépit des efforts réalisés par le secteur au cours de ces deux dernières décennies, il y a encore trop peu de femmes fondatrices de start-ups. Il en va de même concernant les administratrices dont le pourcentage a même régressé, passant de 15 à 13 %. Il y a donc encore une belle marge de croissance à tous les niveaux de représentation féminine", résume dans un communiqué de presse Steve Deplacie, le directeur général de openthebox.
"Plusieurs études internationales ont montré que les entreprises fondées et dirigées par des femmes enregistraient de meilleures performances en termes d’efficacité, de retour sur investissement et de bénéfices d’exploitation."
Encore confrontées à des stéréotypes, les femmes entrepreneurs continuent de faire face à des trajectoires plus compliquées que leurs pairs masculins. Co-fondatrice et CEO de l'entreprise HireRing, Sophie Vanderputten explique avoir vécu un "parcours du combattant". "En tant que start-up fondée par trois femmes, dont deux à peine diplômées, nous sommes parties à l’assaut d’un bastion masculin de financiers et d’investisseurs. Après en avoir parlé avec d’autres start-ups qui avaient également effectué une levée de capitaux, il est apparu clairement que notre parcours avait nécessité beaucoup plus d’efforts et de persévérance."
Faire évoluer la situation
La fédération de l’industrie technologique Agoria veut faire évoluer la situation, en accordant davantage d’attention à la composition des équipes fondatrices et en encourageant activement les investisseurs à désigner des représentantes féminines au sein des conseils d’administration de leur portefeuille d’entreprises.
"Plusieurs études internationales ont montré que les entreprises fondées et dirigées par des femmes enregistraient de meilleures performances en termes d’efficacité, de retour sur investissement et de bénéfices d’exploitation. Elles obtiennent de meilleurs scores ESG et investissent davantage dans la formation et l’évolution de leurs collaborateurs. La priorité à la diversité de genre devrait aller de soi", estime Laurence Jacobs, ambassadrice du programme "Women in Tech" chez Agoria.