Facebook recule à nouveau en Bourse alors que la pression des régulateurs s'intensifie
Les autorités européennes se saisissent de l'affaire Cambridge Analytica, du nom de cette société ayant travaillé pour les campagnes de Trump et du Brexit en mettant la main sur les données de 50 millions d'utilisateurs de Facebook pour ensuite influencer leur vote. Une commission parlementaire britannique a convoqué ce mardi le patron du réseau social Mark Zuckerberg pour qu'il s'explique, estimant que les explications officielles de Facebook ont été "trompeuses".
Les autorités chargées de la protection des données dans l'Union européenne se sont saisies de l'affaire Cambridge Analytica, nouvelle étape dans l'intensification de la pression des régulateurs sur Facebook. Cambridge Analytica, c'est cette entreprise liée à la campagne électorale de Donald Trump et au référendum sur le Brexit qui fait l'objet de révélations sur l'utilisation de données personnelles de millions d'utilisateurs de Facebook sans leur consentement.
La Commission européenne va demander des "clarifications" à Facebook au lendemain de la dégringolade de son cours en Bourse en lien avec cette affaire. Ce mardi, l'entreprise de Mark Zuckerberg a clôturé en plus léger recul que la veille, une baisse de 2,56% , tandis que la Bourse de New York a terminé dans le vert. .
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Le président du Parlement européen Antonio Tajani a de son côté annoncé que les eurodéputés allaient "enquêter pleinement" sur cette "violation inacceptable des droits à la confidentialité des données", revélée dimanche par le New York Times et The Guardian. Il a invité un peu plus tard Mark Zuckerberg à venir s'expliquer devant le Parlement européen.
Cambridge Analytica (CA), dont Facebook a annoncé avoir fermé le compte, a "nié fermement" avoir utilisé ces données pour élaborer un logiciel permettant de prédire et d'influencer le vote des citoyens américains et britanniques.
Les autorités européennes en charge de la protection des données "vont discuter du sujet durant une réunion" ce mardi à Bruxelles du "G29", leur instance de coopération européenne. La Commission souhaite le lancement d'une enquête comme ils l'ont déjà fait dans une affaire concernant Uber.
Zuckerberg aussi convoqué en Grande-Bretagne
Le régulateur britannique chargé de la protection des données privées a déjà indiqué qu'il voulait enquêter sur les fichiers de Cambridge Analytica. Il a précisé ce mardi avoir obtenu de Facebook qu'il arrête sa propre enquête car elle pouvait potentiellement compromettre celle du régulateur.
La commissaire européenne chargée de la protection des données, Vera Jourova, se trouve aux Etats-Unis dans le cadre de contacts réguliers avec l'administration américaine. "Son équipe est en contact avec Facebook pour trouver un créneau approprié pour discuter de l'affaire avec la compagnie", a indiqué la Commission.
"Quand Mark Zuckerberg (le patron de Facebook) va-t-il expliquer ce qui s'est passé avec nos données?", a lancé sur Twitter l'eurodéputé libéral Guy Verhofstadt.
Une commission parlementaire britannique a justement demandé au patron du réseau social de comparaître devant eux pour s'expliquer. Le Beuc, fédération européenne d'associations de consommateurs, a encouragé les autorités européennes à mener des enquêtes. "Le comportement de Facebook n'a été possible que parce que, comme Google, il fonctionne sur un modèle commercial de surveillance constante des consommateurs pour alimenter sa machinerie publicitaire comportementale", a commenté un responsable de la fédération, Guillermo Beltra.
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