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Il reste du boulot pour arriver à l’égalité des genres dans l’audiovisuel

Salima Belabbas est l'une des présentatrices du JT de RTL-TVI mais globalement, les femmes sont bien moins représentées que les hommes dans les métiers de l'audiovisuel, note le CSA. ©Olivier Pirard

Une étude du CSA pointe des inégalités importantes entre hommes et femmes dans l’audiovisuel belge francophone.

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a présenté les résultats d’une étude sur l’égalité des genres dans les métiers de l’audiovisuel. Le régulateur a analysé 753 profils LinkedIn de professionnels (- elles) des médias audiovisuels et collecté 404 questionnaires auprès du personnel (hommes et femmes), salariés et indépendants. A cela se sont ajoutés 22 entretiens auprès de femmes du secteur et 16 questionnaires remplis par les directions des médias ainsi qu’une analyse des bilans sociaux des entreprises.

L’étude s’est penchée plus spécifiquement sur les obstacles rencontrés par les femmes. Ce qui a permis de dresser une série d’inégalités. Certaines sont communes à l’audiovisuel et à d’autres secteurs professionnels, d’autres plus spécifiques. Citons les recours aux emplois précaires, l’accès difficile pour les femmes à certains métiers de l’audiovisuel, les difficultés à concilier vies privée et professionnelle (répartition inégale des tâches au sein du couple, horaires atypiques, accès à la maternité…).

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36%
de femmes
Les femmes ne sont présentes qu’à hauteur de 36% dans les métiers de l’audiovisuel.

Globalement, les femmes ne sont présentes qu’à hauteur de 36% dans les métiers de l’audiovisuel. C’est encore moins au sein de la hiérarchie. Ainsi on ne compte que 22% d’administratrices au sein des 27 éditeurs de services de médias audiovisuels (SMA) recensés. Au niveau du top management (CEO…), seules 5 femmes dirigent un SMA, soit à peine 18%.

Métiers "genrés"

Autre constat : les métiers audiovisuels sont très « genrés ». On note à peine 20% de femmes dans les professions techniques, 34% dans les métiers de la production et 39% dans les rédactions, là où elles sont le mieux représentées. Là aussi elles font l’objet d’une forme de ségrégation horizontale, puisqu’on les trouve surtout en charge des matières comme l’éducation et la société alors que les hommes s’occupent davantage de matières comme les technologies, la politique ou le sport

34%
Le pourcentage de femmes qui disent avoir été victimes, témoins ou informées de harcèlement sexuel dans leur entreprise.

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L’étude s’est aussi largement penchée sur le vécu en matière de sexisme, de discriminations et de violences. Un tiers des femmes disent avoir déjà été victimes de discrimination ou de harcèlement au travail contre moins de 8% d’hommes. 34% de femmes disent avoir été victimes, témoins ou informées de harcèlement sexuel dans leur entreprise (21% d’hommes). L’étude montre également combien les femmes ont régulièrement des difficultés à nommer et reconnaître les faits de sexisme, de discrimination et de violence dont elles font l’objet.

Recommandations

Enfin, le CSA suggère des pistes de solution et émet des recommandations : monitoring des politiques salariales, programmes visant à soutenir le développement de la carrière, initiatives visant à lutter contre le sexisme, le harcèlement et la violence de genre, politiques visant à concilier vie privée et vie professionnelle, etc.

"La question des quotas dans les médias audiovisuels ne doit pas être un tabou."

Karim Ibourki
Président du CSA

Pour le CSA, la question de l’égalité des genres dans les médias est devenue une priorité: « Nos différentes études comme le Baromètre égalité et diversité pointent des inégalités importantes tant sur la présence et la représentation des femmes devant que derrière l’écran. Ces chiffres n’évoluent que très peu. Cette nouvelle étude est un argument supplémentaire pour faire bouger les lignes », conclut son président Karim Ibourki pour qui la question des quotas ne doit pas être un tabou.  

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