Le groupe Umedia entre au capital de Belga Studios

Nouveau mouvement de consolidation dans le microcosme audiovisuel belge. Après l’entrée au capital du groupe flamand Caviar dans le capital du liégeois Versus Production en septembre, un autre deal d’envergure vient d’être conclu. Le groupe bruxellois Umedia spécialisé dans la levée de fonds Tax shelter, la coproduction et les effets spéciaux, est entré au capital de Belga Studios, filiale à 100% du groupe Belga Films, actif depuis 90 ans dans la distribution de films.

Cette opération s’accompagne d’une augmentation de capital d'un million d'euros souscrite en deux tranches par le nouvel investisseur via Umedia Production, filiale à 100% d’Umedia. 750.000 euros ont été libérés, ce qui permet à Umedia de détenir aujourd'hui 11% des parts. Umedia en détiendra 15% lorsque la deuxième tranche de 250.000 euros sera libérée.

Des projets ambitieux

Celle-ci le sera lorsque sortira l’adaptation cinématographique de "La Marque Jaune", la BD mythique d'Edgar P. Jacobs. Porté par le groupe Belga Films, cet ambitieux projet à 30 millions d’euros sera le film d’initiative belge le plus cher de l’histoire. Pari les autres projets dans le pipe-line figurent "Le Magicien d’Auschwitz", nouveau long-métrage en anglais de Jaco Van Dormael, "Einstein Enigma", adaptation du best-seller de José Rodrigues dos Santos, ou encore la trilogie fantastique "The Book with no Name", basée sur une série de livres culte d’un auteur anonyme.

"Belga avait besoin d’un partenaire solide pour mener à bien de tels projets qui sont très gourmands en termes d'expertise et d'implication", indiquent Laurent Jacobs et Bastien Sirodot, co-CEO d’Umedia.

Une expérience dans la levée de fonds Tax shelter

Numéro deux du marché, avec près de 37 millions levés en 2023, Umedia apporte de fait son expérience dans la levée de fonds Tax shelter: "Nous allons prendre en charge la levée pour Blake & Mortimer; avec plusieurs millions, ce sera sans doute la plus grosse de notre histoire", indiquent les deux CEO. "Mais nous avons aussi un savoir-faire dans l’organisation de tournages, puisqu’une partie devrait être faite en Belgique, ainsi que dans les effets spéciaux, puisque nous avons un studio dédié."

"Nous voulions d’abord consolider le Tax shelter, très important pour de tels projets", commente, de son côté, le CEO de Belga, Patrick Vandenbosch. "L’avantage de l’opération, c’est que nous sommes très complémentaires: Belga est le producteur délégué, responsable des budgets, tandis qu’en plus du Tax shelter, Umedia nous apporte ses compétences en matière de production exécutive, d’organisation de tournage, etc."

L’opération ne concerne pas la distribution, pourtant premier métier de Belga Films, Umedia étant libre de faire distribuer ses coproductions par n’importe quel acteur du marché.

"C’est une alliance forte", affirment les deux CEO d’Umedia, qui insistent sur le bon match avec les équipes de Belga. Et les deux hommes de conclure: "Nous voulons montrer aussi qu’il est possible de monter des projets d’envergure internationale au départ de la Belgique."