Panique au gouvernement néerlandais: ASML menace de quitter le pays
Un plan d’urgence est à l’étude au sein du gouvernement néerlandais pour tenter de retenir ASML, l’entreprise technologique la plus importante d’Europe.
Un vent de panique s'est abattu sur les Pays-Bas. L’une des plus grandes entreprises du pays, le fabricant de machines pour la production de semi-conducteurs ASML , a fait part de son projet de se délocaliser en réaction à la tournure anti-immigration du pays, a rapporté ce mercredi le journal De Telegraaf.
Une menace prise très au sérieux par le gouvernement néerlandais qui a lancé un plan d’urgence – baptisé "Opération Beethoven" –, selon plusieurs sources anonymes, pour retenir la très précieuse entreprise.
"Nous leur parlons de manière très intensive. Car nous voulons comprendre s'il s'agit de quelque chose que nous pouvons résoudre."
La ministre néerlandaise de l'Économie a d'ailleurs rapidement confirmé discuter avec le fabricant d'équipements pour semi-conducteurs afin de s'assurer qu'il ne déménage pas ailleurs ou ne se développe à l'étranger.
Dans une interview accordée à Reuters, Micky Adriaansens n'a pas voulu aborder tous les aspects du sujet mais a confirmé qu'elle rencontrait ce mercredi à La Haye le directeur général d'ASML, Peter Wennink, dans le cadre de "discussions en cours". "Je ne sais pas s'ils quitteraient les Pays-Bas", a-t-elle déclaré. "Ils veulent se développer. Et leur croissance est telle qu'elle exerce une pression sur nos infrastructures". "C'est pourquoi nous leur parlons de manière très intensive. Car nous voulons comprendre s'il s'agit de quelque chose que nous pouvons résoudre", a-t-elle ajouté.
ASML, géant de l’industrie des semi-conducteurs, aurait soumis plusieurs souhaits au cabinet néerlandais, tout en précisant qu'une expansion à l’étranger, notamment en France, était à l'étude.
La compétitivité du pays mise à mal
Pour l’heure, le fabricant s’est refusé à tout commentaire, tandis que le gouvernement voisin a assuré à Bloomberg avoir des contacts réguliers avec les entreprises au sujet des intérêts de la société néerlandaise, de l’économie et de l’emploi.
La victoire surprise de Geert Wilders, politique d’extrême droite, lors des élections législatives de 2023, n'est certainement pas étrangère à la réflexion d'ASML. L'homme a en effet basé sa campagne sur un programme anti-immigration. Et plusieurs propositions allant dans ce sens sont déjà à l’étude, comme le frein à l’afflux d’étudiants étrangers et la fin de l’allègement fiscal accordé aux immigrants hautement qualifiés qui attirait pourtant les entreprises.
Des propositions qui, pour beaucoup, pourraient avoir un impact sur la compétitivité à long terme des Pays-Bas.
Un véritable revers pour les Pays-Bas et pour l'Europe
En janvier déjà, le PDG de l’entreprise, Peter Wennink, avait souligné combien "les conséquences d'une limitation de la migration de la main-d'œuvre (seraient) importantes: nous avons besoin de ces personnes pour innover." "Si nous ne pouvons pas faire venir ces personnes ici, nous irons ailleurs où nous pourrons nous développer", avait-il ajouté. Rappelons qu'environ 40% des 23.000 employés d’ASML aux Pays-Bas sont étrangers.
Le départ d'ASML serait un véritable revers pour nos voisins néerlandais, ainsi que pour l'Europe. À l’heure où l’intérêt pour les semi-conducteurs ne cesse de croître, les fabricants sont courtisés de toutes parts, notamment par de généreuses subventions américaines, pour installer leurs usines dans leur pays et gagner en puissance sur les plans économique, technologique, mais aussi politique.
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