Betfirst quitte IPM pour le suédois Betsson
Le groupe suédois Betsson rachète Betfirst, la filiale de paris sportifs d'IPM. Le rachat devrait se conclure début juillet.
En mars dernier, le groupe IPM (La Libre, La DH, L'Avenir, LN24, Continents Insolites...) annonçait chercher un partenaire pour sa filiale Betfirst. Il désormais a trouvé chaussure à son pied. Le groupe suédois Betsson rachète en effet l'opérateur de paris sportifs pour 120 millions d'euros en numéraire, dont 3 millions sous réserve de la réalisation de certains objectifs financiers, lit-on dans un communiqué.
La vente était un des scénarios possibles. Accompagné par la banque d'affaires Rothschild, IPM étudiait toutes les "options stratégiques": ouverture du capital, partenariat, cession...
Croissance "à deux chiffres"
"Nous sommes très fiers d'avoir créé cette belle entreprise et d'avoir contribué à la mise en place d'un secteur des paris sportifs régulé et éthique."
Créée une veille de Noël à partir d'une feuille blanche, avant de recevoir la première licence d'opérateur en ligne de paris sportifs de Belgique en 2012, Betfirst est l'un des trois principaux opérateurs du pays derrière Unibet (Kindred Group ) et au coude à coude avec Bwin (Entain).
Durant la décennie écoulée, Betfirst a connu une croissance "à deux chiffres", en se reposant sur une stratégie de présence à la fois sur internet et dans un réseau de quelque 500 librairies. "Nous sommes très fiers d'avoir créé cette belle entreprise et d'avoir contribué à la mise en place d'un secteur des paris sportifs régulé et éthique", souligne le CEO du groupe IPM et fondateur de Betfirst, François le Hodey.
Au cours du dernier exercice clos fin décembre 2022, Betfirts affirme avoir enregistré un chiffre d'affaires sur ses jeux de 51,2 millions d'euros et un excédent brut d'exploitation (ebitda) ajusté de quelque 10 millions d'euros.
IPM vend sa filiale jeux de hasard pour un montant équivalent un multiple de 10 fois l'ebitda estimé de Betfirst pour l'exercice 2023.
Le groupe suédois Betsson , coté en bourse, explique avoir choisi la Belgique comme un nouveau marché à développer. L'équipe dirigeante réunie autour d'Alexis Murphy rejoindra l'équipe de direction de Betsson.
La finalisation de l'opération est attendue vers le 5 juillet. Elle n'est pas soumise aux approbations réglementaires.
Lien avec Partouche
Notons qu'en marge de cet accord, Betsson annoncé un partenariat avec le géant français des casinos, Partouche, afin d'offrir des services de casino en ligne sur les marchés réglementés.
Partouche, actif en France et en Suisse, détient également une licence pour le casino en ligne en Belgique.
Sous réserve des licences requises, les partenaires pourraient offrir la gamme complète de produits de casino en ligne au marché belge dès cette année.
Betsson et Partouche envisagent également d'autres moyens de développer leur nouvelle collaboration.
Vous perdez ce que certains qualifiaient de "vache à lait"...
Betfirst nous a été très utile pour investir dans toute la mutation technologique de la presse, de même que faire face à deux très grandes crises qu'ont été le Covid et l'inflation avec la guerre en Ukraine. On compte bien désormais que ces investissements débouchent sur la rentabilité de nos activités média.
Le liégeois Gaming 1 a également été cédé à un acteur étranger. Comment l'expliquez-vous?
Du fait d'une composante très technologique et de coûts fixes élevés mieux amortis sur des volumes importants, en plus d'un risque régulatoire qui demande une présence dans plusieurs pays pour limite le risque, une logique de consolidation internationale se donne à voir dans le secteur. A contrario, on ne peut pas dire que la Belgique a brillé dans sa capacité à créer un cadre ayant permis aux acteurs locaux d'investir et de se développer; on a plutôt détricoté dans le pays ce qui avait été construit il y a de cela un peu plus de dix ans.
Quid désormais pour IPM?
Notre stratégie, en tant que groupe mais aussi en tant que famille, consiste à investir dans projets de croissance. Nous en avons déjà une série en portefeuille. On va poursuivre cette stratégie de développement de nouveaux métiers à composante technologique notamment.