Yoga Room, ou doubler sa mise en crowdfunding
Le financement participatif est risqué mais dans certains cas, il peut rapporter gros.
Le financement participatif en actions est une forme d’investissement risquée. Les plateformes agréées par la FSMA, le régulateur des marchés financiers, ne cessent de le rappeler aux particuliers qui se laissent tenter, entre autres, par les incitants fiscaux (Tax shelter) entrés en vigueur au début de cette année. Mais c’est aussi un investissement qui peut rapporter gros, et rapidement. Un double constat qui nous ramène à ce bon vieux principe de base: l’essentiel est de diversifier ses placements. Cela dit, les 80 investisseurs qui avaient décidé, il y a 20 mois, de placer quelques-unes de leurs billes dans la société Yoga Room sur la plateforme MyMicroInvest (MMI) n’auront pas été déçus. Ils viennent en effet de retoucher deux fois leur mise à l’occasion de l’exit de MMI dans Nowrizon, la SPRL exploitant cette enseigne de studios de yoga bruxelloise.
La levée de fonds de Yoga Room avait permis de récolter, début 2016, 88.000 euros en crowd sur la plateforme MMI et 120.000 euros supplémentaires auprès d’investisseurs professionnels. Pierre Rousseaux et son épouse, les fondateurs de Yoga Room, avaient alors ouvert un premier studio à Saint-Gilles. Objectif: rendre le yoga accessible à tous en proposant un cocktail de cours et d’ateliers avec diverses formules d’abonnement.
La sauce a bien pris, puisque Nowrizon a bientôt ouvert un deuxième studio, à Fort-Jaco (Uccle). En un an et demi, la start-up a créé 30 emplois. Récemment, soucieux d’améliorer la gestion de son activité, Pierre Rousseaux a cherché un partenaire stratégique pour le seconder. Une quête couronnée de succès, ce qui a déclenché la sortie des crowdfunders: le nouvel associé a racheté leurs parts au double du prix fixé lors de la campagne de crowdfunding.
Trente emplois
"Notre expérience avec MyMicroInvest a été formidable!, commente Pierre Rousseaux, fondateur de Yoga Room. Ce fut un réel coup de boost qui nous aura fait gagner 6 mois de travail. J’ai été touché par l’enthousiasme des investisseurs du crowd qui, au travers de leur soutien, ont permis à notre projet de prendre forme."
"Je suis heureux d’avoir pu remercier les investisseurs de la première heure, ajoute-t-il, ceux qui ont cru en mon projet et l’ont soutenu, et satisfait qu’ils aient pu en à peine 20 mois récupérer le double du montant initialement investi."
"Nous sommes fiers d’avoir contribué à un tel projet, qui a créé 30 emplois."
Pour MMI, ce dossier démontre que "le crowdfunding peut transformer une passion en projet d’entreprise, créer de l’emploi et, dans ce cas bien précis, rendre le yoga accessible à tous". "Nous sommes fiers d’avoir contribué à un tel projet entrepreneurial, qui a créé 30 emplois, et d’avoir retourné la plus-value aux investisseurs", souligne Olivier de Duve, le CEO de la plateforme. Il précise qu’en assemblée générale, ces derniers ont approuvé à 86% des voix la proposition de vente négociée pour eux par MMI Finance.
Aujourd’hui, Yoga Room exploite deux studios avec une vingtaine de professeurs professionnels. Ils fonctionnent sept jours sur sept et 364 jours par an (Noël férié). D’ici 2020, ses dirigeants projettent d’en ouvrir une série d’autres, sans vouloir s’enfermer dans un objectif chiffré. "L’essentiel est de rendre le yoga accessible à un maximum de personnes", insiste Pierre Rousseaux, chez qui on sent une profonde passion pour sa discipline. Il compte un nombre élevé d’abonnés et reçoit beaucoup de demandes de gens qui souhaiteraient avoir un studio près de chez eux. Pour son développement futur, il n’exclut pas de construire un réseau avec des franchisés, mais entend avancer pas à pas, en privilégiant la qualité de l’expérience offerte plutôt que la croissance à "x" chiffres.
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