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Le nivellois Maniak, premier de cordée de l'escalade belge

En seulement cinq ans, le groupe Maniak de Nicolas Mathieu (en bas) et Martin Simon est devenu le plus gros acteur de l'escalade belge. ©Wouter Van Vooren

Fondé en 2018 par deux fans d'escalade, le groupe Maniak a ouvert quatre salles en cinq ans. De quoi en faire le plus grand acteur du territoire. Pour son dernier projet, le groupe a pris ses quartiers dans une église.

Installé en plein cœur du zoning de Nivelles, le bâtiment de Maniak ne détonne guère. Il n'est pas spécialement plus haut que les autres. Seuls sa terrasse et ses parasols aux couleurs d'une célèbre marque de bière indiquent que son activité est un peu différente de celle de ses voisins EY et Accent.

Inaugurée en 2018, l'installation nivelloise est la première salle d'escalade d'un groupe wallon lancé par Martin Simon et Nicolas Mathieu. Lorsqu'ils décident de construire une salle d'escalade au milieu d'un zoning, c'est notamment pour répondre à leur propre demande. "Je suis fan d'escalade de voie, et Nicolas, de bloc. Du côté de Nivelles, il n'y avait aucune offre." Ils décident donc de remédier à leur problème local. Puis de faire pareil un peu plus loin.

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En l'espace de cinq ans, le duo a ouvert quatre salles et est aujourd'hui l'acteur le plus important du marché belge. Une ascension fulgurante, arrivée sans doute un peu plus vite que prévu. "Notre volonté était de proposer aux gens un abonnement donnant accès à plusieurs salles, ce qui ne se fait pas actuellement. Du coup, il nous en fallait plus qu'une", se marre Martin Simon.

La deuxième ne tardera donc pas à sortir de terre. "Nous avons discuté de la lancer seulement trois mois après avoir ouvert la première. À l'époque, notre organisation n'avait pourtant encore rien à voir. Au même moment, on se chargeait encore nous-mêmes d'aspirer les tapis", sourit le cofondateur. Une bonne opportunité les poussera à se lancer dans l'aventure à Charleroi.

"On rembourse encore aujourd'hui un crédit qu'on a contracté à l'époque pour nous en sortir."

Sauf que trois mois après, le virus le plus célèbre du XXIe siècle s'installe en Belgique et ferme le pays entier. "Le covid nous a poussés à fermer 3, puis 8 mois. On rembourse encore aujourd'hui un crédit qu'on a contracté à l'époque pour nous en sortir", glisse Nicolas Mathieu.

Le genre de situation qui pousserait plus d'un entrepreneur à reprendre leur respiration avant de repartir à l'assaut du marché. Les deux fondateurs préfèrent, eux, reprendre la gestion d'une salle à Braine-l'Alleud, là où ils ont appris à grimper.

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Inspirés par le vide du confinement

Avec trois salles sous gestion, les deux entrepreneurs gagnent rapidement en expérience et optimisent leur gestion. "La période de vide qu'a amenée le covid nous a permis d'optimiser notre gestion et notre comptabilité. Quand on en est arrivé à aller nettoyer la poussière derrière les murs d'escalade, on s'est dit qu'on avait sans doute fait le tour et qu'on pouvait se relancer dans un autre projet", sourit Martin Simon.

15.000
grimpeurs
Dans ses quatre salles, Maniak compte environ 15.000 grimpeurs par mois.

Il sera le plus complexe. Leur quatrième salle d'escalade, ils ont décidé de l'installer dans une église en partie désacralisée, à Forest. Le projet, encore un peu plus fou que les autres, est cette fois mené en partenariat avec Kyril Wittouck, le fils d'Éric Wittouck, l'un des hommes les plus riches du pays. "Pour être honnêtes, on n'était même pas au courant. Nous l'avons rencontré en falaise. C'est bien après, lors de discussions pratiques sur le projet, qu'on a appris son origine", explique Martin Simon. "Mais cela n'a absolument pas influencé le projet. Nous sommes aujourd'hui à 50% dans la salle", explique-t-il. Sur chaque projet, le duo préfère se passer d'investisseurs et mise sur les banques, quelques soutiens privés et un coup de pouce de Sambrinvest.

La mise en place de ce nouveau projet fut évidemment un véritable défi. "Nous avons eu bien plus de difficultés pour cette salle que pour toutes les autres. Même notre première salle, où nous n'avions pas la moindre expérience, fut un chantier plus facile. Si on se fie aux normes de construction actuelles, le bâtiment ne devrait pas tenir debout", sourit Nicolas Mathieu.

"On est passé dans des médias partout dans le monde. Nous avons eu un reportage sur la télévision nationale lituanienne et dans le Los Angeles Times."

Nicolas Mathieu
Cofondateur de Maniak

S'installer dans une église a toutefois le sérieux avantage d'attirer les projecteurs. "On a rapidement fait le buzz. On est passé dans des médias partout dans le monde. Nous avons notamment eu un reportage sur la télévision nationale lituanienne et dans le Los Angeles Times", explique le cofondateur.

Depuis son ouverture l'été dernier, la salle ne désemplit pas. Les trois autres tournent plutôt bien aussi.  Au total, Maniak compte environ  15.000 grimpeurs par mois sur ses quatre salles. Toutes (sauf celle de Charleroi) proposent de la voie et du bloc. Une offre complémentaire forcément réfléchie. "Le bloc est plus rentable, car il demande moins d'investissements de base, mais aussi dans la pratique de tous les jours. Les voies ont également une limite physique alors que sur un même tracé de bloc, on peut avoir 200 passages sur la journée", explique Nicolas Mathieu qui n'observe pas encore de tassement de l'intérêt pour le sport. "Sur Nivelles, par exemple, nous étions jusqu'à il y a peu sur une croissance avoisinant 15 à 20% par an. On est maintenant autour de 5%."

Nouvelle ambition bruxelloise

Aujourd'hui, le groupe dégage approximativement deux millions d'euros de chiffre d'affaires et compte 22 employés. Deux tiers des revenus sont issus des entrées, et le reste provient de l'offre horeca. Du côté de la rentabilité, Maniak a enchainé les passages dans le rouge et le vert, suivant les périodes normales et la gestion des crises du covid et de l'inflation. "Désormais, on est, a priori, reparti dans le vert, même si maintenant on a bien compris qu'on ne pourra jamais tout anticiper", explique Martin Simon.

Vu leur parcours, les deux entrepreneurs ont évidemment encore un projet dans leurs cartons. "On travaille sur l'ouverture d'une salle du côté d'Ixelles. On n'en est toutefois qu'à la demande de permis, on évite donc de trop s'avancer. Il s'agit d'un projet à moyen terme qui pourrait prendre plusieurs années à se concrétiser."

Le projet d'ouverture serait toutefois le dernier des deux entrepreneurs. "On ne souhaite pas être une chaine", assurent les deux cofondateurs qui ne se considèrent donc pas comme ce type d'acteur. "On estime qu'on n'en est pas une tant qu'on peut encore grimper dans toutes nos salles en une semaine", sourient-ils.

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