Google I/0 2024: un moteur de recherche dopé à l'IA et une nouvelle puce dédiée

Google présentait ce mardi son Google I/O 2024, sa célèbre conférence annuelle des développeurs à Mountain View, en Californie. Des annonces sur l'intelligence artificielle étaient fortement attendues, et ça n'a pas manqué. L'entreprise de la Silicon Valley a ainsi annoncé d'entrée de jeu une toute nouvelle version de son moteur de recherche alimentée par l'IA générative, un peu comme la version IA de Bing de Microsoft... Mais qui ne sera disponible qu'aux États-Unis, dans un premier temps du moins.

Baptisés "IA Overviews", ces nouveaux outils seront déployés cette semaine pour les utilisateurs américains puis dans le monde entier au cours des prochains mois. L'objectif de Google est clair: doter plus d'un milliard d'utilisateurs de l'IA d'ici fin 2024.

Désormais, les utilisateurs pourront obtenir des réponses plus complètes et plus contextuelles à leurs questions, sans avoir à naviguer dans une multitude de sites web. L'IA de Google analysera les informations disponibles et fournira un résumé synthétique et pertinent, permettant aux utilisateurs de gagner du temps et d'accéder plus rapidement aux informations dont ils ont besoin.

Concrètement, en haut de la page de résultats, l'utilisateur trouvera une réponse synthétique à sa question, rédigée par Gemini, le modèle d'IA de Google. Des suggestions de questions supplémentaires permettront d'approfondir la recherche, tandis que les liens traditionnels vers des sites web resteront accessibles en dessous.

Google a en outre annoncé des améliorations à son Gemini Pro, capable d'assimiler une quantité massive de données, qui pourraient permettre au chatbot de répondre d'un coup à des questions portant sur des milliers de pages de texte ou sur une vidéo d'une durée de plus d'une heure. Une version moins ambitieuse de Gemini a aussi été annoncée, avec l'objectif de réduire le coût du déploiement de l'IA tout en accélérant la vitesse de réponse du chatbot.

La concurrence croissante de Microsoft

Cette nouvelle présentation a été testée pendant un an et a déjà démontré son efficacité. "Plus de recherches et plus de satisfaction pour les utilisateurs", s'est réjoui le CEO de Google, Sundar Pichai, lors de la conférence. "Nous n'en sommes qu'aux prémices de l'ère de l'IA. Et la transformation la plus excitante est sans aucun doute la recherche générative en ligne sur Google", a-t-il encore souligné.

Google, leader incontesté de la recherche en ligne, se voit aujourd'hui confronté à une nouvelle concurrence. En début d'année 2023, Microsoft a intégré l'IA générative à son moteur de recherche Bing grâce à ses investissements massifs dans OpenAI (ChatGPT).

Si pour l'instant, Google conserve sa position dominante, la révolution technologique en cours pourrait menacer le géant américain. Sans compter que toute la Silicon Valley rivalise de nouveaux outils et assistants d'IA, permettant aux utilisateurs de contourner le leader de la recherche en ligne. Le cabinet Gartner prédit que d'ici à 2026, le volume de requêtes adressées aux moteurs de recherche traditionnels chutera de 25%, tandis que les chatbots et assistants IA comme ChatGPT gagneront du terrain.

Une nouvelle puce pour l'IA

Google ne s'est pas arrêtée en si bon chemin et en a profité pour dévoiler le nouveau joyau de sa couronne technologique, Trillium. Cette puce destinée aux centres de données d'intelligence artificielle promet des performances cinq fois supérieures à sa version précédente.

"La demande industrielle pour les ordinateurs d'apprentissage automatique a explosé", a expliqué Sundar Pichai. "Google est prêt à relever ce défi, car nous sommes des pionniers dans le domaine des puces d'IA depuis plus d'une décennie."

Trillium s'inscrit dans la stratégie d'Alphabet de développer des puces sur mesure pour les centres de données d'IA. Cette approche alternative aux processeurs haut de gamme de Nvidia, qui dominent le marché (80%), a permis à Google de conquérir une part importante du secteur (20%). Google ne vend pas directement les processeurs mais propose un accès à la technologie via sa plateforme de cloud computing. La nouvelle puce sera d'ailleurs disponible pour les clients du cloud de Google d'ici fin 2024.