Le télétravail empêche Google de gagner la course à l’IA, selon son ancien CEO
Dans une vidéo qu'il a fait supprimer, Eric Schmidt, ancien CEO de Google, explique les contre-performances de Google face à OpenAI par un recours trop important au télétravail.
La vidéo fait des remous dans la Silicon Valley. Postée en début de semaine par l’université de Stanford, on y voit Eric Schmidt, ancien CEO du géant technologique, critiquer la politique de travail à distance de Google en réponse à une question sur la concurrence entre Google avec OpenAI.
"Google a décidé que l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée, le fait de rentrer tôt chez soi et de travailler à domicile étaient plus importants que la victoire", y explique Eric Schmidt. "Si les startups fonctionnent, c'est parce que les gens travaillent comme des fous", ajoute-t-il.
M. Schmidt, qui a quitté le conseil d'administration d'Alphabet il y a plus de cinq ans, s'est exprimé dans le cadre d’une discussion avec des étudiants de l'université de Stanford, vivier d’entrepreneurs du secteur technologique. Elle a rapidement atteint de dizaines de milliers de vues et été abondamment commentée, mais n’est déjà plus accessible, car Eric Schmidt a demandé à l’université de la retirer. "J'ai mal parlé de Google et de ses horaires de travail", a-t-il expliqué dans un courriel adressé au Wall Street Journal. "Je regrette mon erreur."
"Les sous-effectifs, les priorités changeantes, les licenciements constants, les salaires stagnants et le manque de suivi des projets de la part de la direction: ce sont ces facteurs qui ralentissent les travailleurs de Google tous les jours."
Le télétravail ne plait pas aux patrons américains
Eric Schmidt s'ajoute à une longue liste de dirigeants d'entreprise, dont Jamie Dimon, CEO de JPMorgan Chase, et Elon Musk, CEO de Tesla, qui se sont plaints des politiques de travail à domicile, estimant qu'elles rendent les entreprises moins efficaces et moins compétitives.
Les déclarations de l’ex-CEO de Google ont fait réagir Alphabet Workers Union, l’un des rares syndicats représentant les employés du géant. "Les sous-effectifs, les priorités changeantes, les licenciements constants, les salaires stagnants et le manque de suivi des projets de la part de la direction: ce sont ces facteurs qui ralentissent les travailleurs de Google tous les jours".
Alphabet qui comptait 182.000 employés à la fin de l'année dernière, demande à ses employés d’être présents trois jours par semaine au bureau.
Google à la traîne face à OpenAI
Si Eric Schimdt regrette déjà ses propos, le constat, lui, reste le même. Dans la course à l'IA, Google n'a jamais eu l'initiative depuis qu'OpenAI a lancé ChatGPT fin 2022. L'entreprise a trébuché plus tôt cette année avec le lancement de son chatbot Gemini, qui a été accueilli par des critiques disant qu'il était biaisé et pas prêt.
L'entreprise a désormais renforcé Gemini et le proposera sur ses quatre nouveaux téléphones Pixel qu'elle vient d'annoncer. Il est notamment doté d'un assistant vocal amélioré avec des compétences de conversation très naturelle.
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