Google utilise l'IA pour prédire les inondations en Belgique
Google étend son service de prédiction des inondations à quelque 80 pays, dont la Belgique. Il aidera les institutions et le public à anticiper les risques de crues.
Google pourra-t-il aider la Belgique à prévenir les catastrophes naturelles, de plus en plus fréquentes à cause du changement climatique? Ce lundi, la plateforme de recherche en ligne a introduit en Belgique son service de prédiction des inondations Floodhub. Une plateforme basée sur l'intelligence artificielle, et qui pourrait se montrer utile pour corriger les erreurs constatées lors des inondations de l'été 2021 en Wallonie.
Floodhub traite des données publiques sur les précipitations et les températures, ainsi que des photos satellites. Son intelligence artificielle utilise ces données pour bâtir un "modèle hydrologique", qui génère des prévisions jusqu'à sept jours à l'avance. L'apprentissage automatique de l'IA promet ainsi une amélioration continue du modèle.
"En raison du changement climatique, les inondations présentent de plus en plus souvent des extrêmes qui ne se sont jamais produits dans un passé récent."
Cette intelligence artificielle a été déployée pour la première fois en 2018 en Inde, zone de fréquentes d'inondations. Google a peu à peu étendu son service à d'autres pays d'Afrique, d'Amérique latine et d'Inde. Depuis ce lundi, Floodhub couvre ainsi 80 pays, dont des pays européens comme la Belgique.
"Pré-alerte approximative et à grande échelle"
La plateforme prédit l'évolution des niveaux d'eau de la Dendre, de l'Ourthe, de la Vesdre, de l'Amblève et d'autres rivières, entre autres. Des informations qui pourraient aider les gouvernements, les ONG et les habitants des zones à risque à mieux se préparer.
Mais cela suffira-t-il à prévenir des catastrophes climatiques d'ampleur? Selon Patrick Willems, professeur d'hydraulique à la KU Leuven, de telles applications ont leur utilité, "mais uniquement pour fournir une pré-alerte approximative et à grande échelle". Selon lui, les modèles utilisés par le gouvernement restent beaucoup plus précis au niveau local.
À terme, le professeur estime cependant que l'IA pourrait se nourrir des connaissances des institutions belges pour mieux anticiper les inondations de plus en plus importantes qui menacent le pays. "Ces connaissances physiques sont importantes, car les méthodes d'apprentissage automatique sont basées sur l'expérience d'événements antérieurs", explique M. Willems. "Les inondations sont généralement des événements exceptionnels, et il y a donc encore peu d'expériences en la matière. De plus, en raison du changement climatique, les événements présentent de plus en plus souvent des extrêmes qui ne se sont jamais produits dans un passé récent, c'est-à-dire sous l'influence des habitations actuelles et d'autres facteurs humains tels que le durcissement."
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