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La direction de Twitter vote contre la réélection d'un allié d'Elon Musk

L'offre d'Elon Musk a été discutée à l'AG de Twitter, ce mercredi soir. ©REUTERS

Les investisseurs de Twitter ont bloqué la réélection d'un allié d'Elon Musk au conseil d'administration lors d'une assemblée annuelle mercredi qui a éludé la question sur toutes les lèvres : la vente de 44 milliards de dollars au milliardaire sera-t-elle conclue?

Aux États-Unis, le feuilleton de la folle prise de contrôle du géant des réseaux sociaux Twitter continue. Après que le candidat acheteur et patron de Tesla, Elon Musk, a mené un bras de fer virtuel avec la direction ces derniers jours, une réunion physique des actionnaires du réseau social a eu lieu ce soir.

9,2%
Le milliardaire Elon Musk détient déjà 9,2 % de Twitter.

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Au programme: un vote sur l'offre publique d'achat (OPA) de 44 milliards de dollars lancée par l'homme le plus riche du monde. À 54,20 dollars par action, cette offre, à un moment où les valeurs technologiques sont en train de voler en éclats, peut être qualifiée de très généreuse. Après l'avertissement sur les bénéfices de Snap, ce sont encore plus de 100 milliards de dollars de valeur boursière qui sont partis en fumée mardi après-midi. Les actions de Twitter en ont d'ailleurs pris un gros coup.

Les investisseurs ont finalement voté contre Egon Durban, le codirecteur de la société de capital-investissement Silver Lake, qui s'était associé au CEO de Tesla dans le cadre de son offre abandonnée de rachat du constructeur de voitures électriques. La "réprimande" de Durban, qui a rejoint le conseil d'administration en 2020, intervient alors que le doute plane sur l'opération.

Les investisseurs s'adressent à Elon Musk

"Le conseil d'administration de Twitter n'a pas adhéré à Elon Musk et à sa vision pour Twitter. Le fait que son allié ait été écarté du conseil n'est donc pas surprenant", a déclaré Kim Forrest, responsable des investissements chez Bokeh Capital Partners.

Certains actionnaires qui ont déposé des propositions lors de la réunion se sont adressés directement à Musk dans leurs présentations. "M. Musk, si vous nous écoutez, nous espérons que vous vous joindrez à nous pour voter en faveur de cette proposition", a déclaré Ethan Peck, un associé du National Center for Public Policy Research, qui a demandé à Twitter de commander un audit sur son impact sur les droits civils.

Les investisseurs ont par ailleurs voté en faveur de la création de rapports sur les dépenses électorales et sur les risques liés à l'utilisation de clauses de dissimulation, comme les accords de non-divulgation, selon les résultats préliminaires du vote de la réunion.

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Rappelons qu'Elon Musk a mis l'offre publique d'achat "en attente" en raison d'incertitudes liées au nombre de faux comptes sur Twitter. De son côté, la direction souhaite que le milliardaire respecte son accord, ainsi que les investisseurs réunis, prêts à vendre leurs actions au prix convenu.

Nombreux sont ceux qui soupçonnent M. Musk, qui détient déjà 9,2 % de Twitter, d'utiliser la présence de faux comptes comme un écran de fumée pour faire capoter l'opération ou négocier un prix de rachat inférieur. Mais la direction exclut catégoriquement cette possibilité. L'avocat de Twitter a rassuré les employés en leur disant qu'"il n'y a pas d'accord en suspens". En d'autres termes: Musk doit payer.

La saga est loin d'être finie

Si le patron de Tesla est juridiquement au pied du mur - le fait qu'il ait jugé inutile un audit approfondi des chiffres concernés ne joue pas en sa faveur -, les observateurs ne sont pas tous rassurés. "Accepter un prix d'offre inférieur serait une meilleure alternative pour le conseil d'administration de Twitter que de rester seul pendant que Musk se bat en justice", prévient un analyste.

Pour ceux qui sont déjà lassés par ce spectacle peu édifiant, mauvaise nouvelle: l'accord de reprise est valable jusqu'au 22 octobre et peut être prolongé de six mois. Et c'est sans parler de la bataille juridique potentielle.

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