Sam Altman est de retour chez OpenAI avec Microsoft dans ses bagages
L'épilogue de la saga OpenAI intronise Sam Altman comme CEO incontesté et consacre Microsoft comme grand gagnant de la séquence.
Un petit tour et puis revient. "He’s back", "We are so back" ont posté en cœur employés et cadres d'OpenAI sur X. Sam Altman est de retour à la tête d’OpenAI avec, dans ses bagages, son ami, cofondateur et ex-président d’OpenAI Greg Brockman, mais également les 700 employés frondeurs qui menaçaient de suivre leur mentor chez Microsoft s’il ne revenait pas dans ses fonctions. C’est l’épilogue du feuilleton à rebondissements qui a commencé vendredi dernier par la décision du conseil d’administration de l’entreprise derrière l’outil conversationnel ChatGPT de démettre Sam Altman de ses fonctions.
Dès qu’il a eu connaissance de cette décision, Sam Altman a été clair sur son intention de reprendre sa place. Après de premières discussions infructueuses avec le conseil et les membres ayant voté pour son départ, Altman a trouvé une porte de sortie et un moyen de pression à la hauteur de l’enjeu. Il s’est tourné vers l’entreprise qui détient 49% de l’entité commerciale d’OpenAI, Microsoft. Vexé de ne pas avoir été mis au courant de la décision et apeuré de voir le fils prodigue de l’IA libre comme l’air, le patron du géant technologique en personne, Satya Nadella, a repris la main des discussions, d’abord lui aussi en essayant de faire entendre raison aux membres du conseil d’administration, sans succès, et surtout ensuite en annonçant que Sam Altman rejoignait Microsoft avec quelques membres d’OpenAI.
Le coup était parfait. Microsoft faisait d’Altman son employé, gardait la main et conservait ses billes dans OpenAI. Mais l’annonce avait surtout pour but de mettre encore plus de pression sur le conseil d’administration. En coulisse, Satya Nadella et Sam Altman ont poursuivi les discussions en vue de réintégrer l'entrepreneur de 38 ans à la tête de la société. Ils ont été aidés dans leur tâche par Brian Chesky, le CEO d’Airbnb, un proche de Sam Altman qui a joué le rôle du médiateur pour trouver une solution.
Nouveau conseil, nouveau départ
La solution trouvée est un conseil d’administration temporaire avec des personnalités plus neutres et pour certaines, proches de Microsoft et d’Altman. On y retrouve ainsi Bret Taylor pour le diriger. Il est l’ancien co-CEO Salesforce, le géant de la relation client numérique, Larry Summers, ancien secrétaire du Trésor sous Bill Clinton et un survivant, Adam D’Angelo, CEO de Quora, qui est le seul membre de l’ancien conseil ayant voté le renvoi de Sam Altman à rester.
À terme, 9 nouveaux membres devraient être nommés pour constituer le nouveau conseil d’administration de l’entreprise. Microsoft pourrait y obtenir un siège d’observateur - les négociations continuent - et veillera quoi qu’il arrive à influer sur les personnalités qui seront choisies. C’est l’une de ses victoires dans cette saga, mais ce n’est pas la seule.
Microsoft, toujours gagnant
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Microsoft est ravi de cette issue. Les 5 derniers jours lui offrent un contrôle sur OpenAI qui semblait jusqu’ici vouloir le garder à distance malgré des liens étroits au niveau financier et commercial. Car au-delà d’être le principal investisseur et deuxième actionnaire d’OpenAI, Microsoft est l’unique hébergeur Cloud de la société qui a des besoins colossaux dans le domaine qui grandissent chaque jour. Un hébergement offert à l’époque en échange de l’entrée au capital d’OpenAI du géant technologique.
Désormais, Microsoft est l’allié officiel d’Altman, aura un droit de regard au sein de l’entreprise, s’assure que sa future poule aux œufs d’or conserve sa valorisation (90 milliards de dollars), bénéficiera toujours en première main des technologies développées et s’est positionné comme l’interlocuteur incontournable en matière d’IA. Une victoire sur toute la ligne après un affront qui aurait pu lui coûter très cher.
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