VoxelSensors fait le plein pour ses "yeux" dédiés aux objets intelligents
La jeune pousse bruxelloise lève 5 millions d'euros pour ses capteurs 3D ultra-efficients. Ceux-ci peuvent être utilisés dans les casques de réalité virtuelle notamment.
Fondée à la veille du premier confinement, en mars 2020, la jeune pousse bruxelloise VoxelSensors entend offrir aux lunettes de réalités virtuelle et augmentée, aux véhicules autonomes, aux robots et autres appareils intelligents les "yeux" dont ils ont besoin.
Pour ce faire, la start-up née sur le campus de la VUB a développé une technologie de pointe au niveau mondial que sont les "Switching Pixels", soit une série de capteurs dernier cri de perception 3D par laser.
Née sur le campus de la VUB, VoxelSensors est à la pointe de la perception 3D par laser.
À la clé, les résultats enregistrés sont bluffants: la consommation énergétique est réduite d'un facteur dix, ce qui permet de diminuer la taille des batteries embarquées dans les appareils intelligents, quand la latence – soit le délai de transmission des données – diminue d'un facteur 100 par rapport à ce qui se faisait de mieux jusqu'ici sur le marché.
La technologie est à ce point révolutionnaire que, malgré ses douze employés, les portes des Gafa lui sont d'ores et déjà ouvertes, nous revient-il.
Première étape
Soutenue jusqu'ici par divers acteurs publics et privés (Innoviris, Finance&invest.brussels, Imec.istart), au-delà d'une trentaine de petits actionnaires, la société pourra désormais compter sur cinq millions d'euros de capitaux supplémentaires. Une somme récoltée auprès de ses actionnaires historiques ainsi que du fonds dédié à la "deep tech" de Capricorn Partners et du fonds interuniversitaire de capital-risque Qbic.
"Ces capitaux vont nous permettre de poursuivre le développement de notre technologie, qui nécessite un personnel hautement qualifié."
Cet argent frais doit servir "à poursuivre le développement de la technologie, qui nécessite un personnel hautement qualifié", glisse Johannes Peeters, CEO, au-delà d'une présence aux États-Unis également à l'étude. Quatre personnes devraient ainsi être engagées "dans le semaines à venir".
Une autre opération capitalistique suivra l'an prochain, portant sur un montant de 15 à 25 millions d'euros. Objectif? Accélérer encore un peu, pour rester dans la course. Ce qui passera notamment par le développement d'une puce maison, dont le coût des matériaux de fabrication – appelés "wafer" dans le jargon – se chiffre en millions d'euros.
D'ici là, cette première levée hors du cercle des "family & friends" permettra de crédibiliser la jeune pousse auprès des investisseurs étrangers qui pourraient se laisser tenter par l'aventure, souligne Frédéric de Laminne, cofondateur et CFO de VoxelSensors.
Les premiers investisseurs s'étaient quant à eux laissés convaincre notamment par le parcours des quatre autres cofondateurs, tous issus de l'aventure SoftKinetic. Egalement bruxellois, ce champion des caméras 3D était repris fin 2015 par le géant japonais Sony.