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Guillaume Boutin (Proximus): "Route Mobile va nous permettre d'investir en Belgique"

Pour Guillaume Boutin, CEO de Proximus, Route Mobile est la pièce qui lui manquait pour transformer la puissance de ses activités internationales. ©Valentin Bianchi / Hans Lucas

Proximus estime avoir toutes les armes pour devenir un leader mondial de la communication digitale. Le rachat de Route Mobile lui permet d'affiner sa stratégie mondiale et sa transformation.

Après l’acquisition au début du mois de mai de l’entreprise indienne Route Mobile pour 636 millions d’euros, acteur majeur dans le domaine de la communication numérique et de l'identité numérique, Proximus se voit devenir un leader mondial des communications digitales. "L'acquisition d'une participation majoritaire dans Route Mobile change la donne dans notre parcours pour nous hisser en position de leader sur le marché mondial des communications digitales", selon Guillaume Boutin, CEO de Proximus.

Cette acquisition vient compléter l'empreinte internationale de Proximus et matérialiser les ambitions de l'entreprise. "C'est vraiment la pièce essentielle qui nous manquait pour pouvoir transformer fondamentalement la puissance de nos activités internationales." Proximus cherchait une plateforme capable d'accueillir des milliards de transactions et de communications par an. Principalement des SMS ou des WhatsApp aujourd’hui, mais demain des choses plus compliquées comme des hologrammes.

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Route Mobile vient compléter un trio composé de BICS, qui assure la connexion entre les opérateurs mondiaux, et Telesign, qui apporte la couche de sécurisation des communications. Au-delà de la technologie, l'entreprise indienne ouvre au groupe Proximus les portes d'un marché très intéressant pour son futur. "Avec Route Mobile, on a l'exposition à cette économie indienne qui croît entre 7 et 8% depuis maintenant quelques années et qui se digitalise sans passer par cette période intermédiaire hybride du physique et du digital", ajoute Guillaume Boutin.

"Cette nouvelle source de revenus va permettre de continuer d'investir dans l'infrastructure en Belgique."

Guillaume Boutin
CEO de Proximus

Quel impact sur les activités belges?

Proximus a fait ses calculs et selon ses prévisions, la partie internationale de ses activités, incluant sa dernière acquisition, représenterait 1,9 milliard d’euros de revenus sur 12 mois en 2023, dont 180 millions d’ebitda. Avec Telesign, BICS, et désormais Route Mobile, Proximus estime être "parfaitement positionné pour tirer profit de la croissance saine dans la plupart de ces marchés, en particulier dans les domaines du CPaaS et de l'identité digitale."

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Quant à savoir quel impact auront les activités internationales du groupe sur ses activités belges, Guillaume Boutin est très clair: "Cette nouvelle source de génération de revenus va permettre de continuer d'investir dans l'infrastructure en Belgique. Aujourd'hui, mon niveau d'investissement est tel en Belgique que je m'endette pour développer mon réseau", poursuit le CEO de Proximus. Le cash généré par les activités étrangères devrait permettre de réduire le niveau d'endettement en Belgique et atteindre certains objectifs comme la connexion à la fibre de 95% de la population belge en 2032.

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La transaction d’achat d’une participation majoritaire dans Route Mobile est financée par un emprunt obligataire de 700 millions d'euros.

2,5 milliards de revenus issus de l'étranger?

D'ici à 2026, le groupe Proximus s'attend à ce que son segment international génère entre 2 et 2,5 milliards d'euros de revenus annuels pour les trois marques (BICS, Telesign et Route Mobile), avec une marge directe qui devrait se situer entre 600 et 650 millions d'euros.

Selon les prévisions, la marge ebitda passera d'environ 9% en 2023 à environ 14% en 2026, grâce à plus de 100 millions d'euros de synergies ebitda annuelles en projection en année pleine, soit une amélioration par rapport aux projections communiquées précédemment (90 millions d'euros). Enfin, "la faible intensité des dépenses en capital et la nature hautement évolutive de l'activité internationale devraient porter le ratio de conversion en espèces à 50-75%, et donc contribuer de manière significative au cash-flow libre du groupe", espère Proximus dans un communiqué.

Des projections 2024 révisées

L'arrivée de Route Mobile entraîne une révision des prévisions du groupe pour 2024, grâce à l'impact positif des synergies déjà attendues cette année. Les projections révisées sont comparées aux chiffres pro forma pour 2023, incluant huit mois (mai-décembre 2023) de contribution de Route Mobile pour permettre une vision à périmètre constant.

Pour rappel, la transaction d’achat d’une participation majoritaire dans Route Mobile est financée par un emprunt obligataire de 700 millions d'euros émis en mars 2024.

L’opération est complexe et se fait en plusieurs phases – l'acquisition d'une participation majoritaire, une offre publique d'achat sur les participations minoritaires et un réinvestissement par certains fondateurs de Route Mobile dans Opal, une filiale de Proximus. Cela a coûté à Proximus un montant net de 636,3 millions d'euros, ce qui permet à l’opérateur belge de détenir aujourd’hui 82,7% de sa dernière acquisition.

Des investissements conséquents, mais qui ont, selon Guillaume Boutin, l'objectif de transformer Proximus pour être encore pertinent dans 10 ans.

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