L'arrivée de l'opérateur Digi sur le marché belge se fait attendre

Où est Digi? Le quatrième opérateur se fait de plus en plus attendre. L'agenda semblait pourtant se préciser. En juin dernier, le groupe qui organisait sa première conférence de presse, avait annoncé tabler sur un lancement dans le courant de l'été. Si officiellement, il reste évidemment encore un peu plus de deux semaines avant que Digi manque son échéance, il semble toutefois très peu probable que l'opérateur respecte le timing annoncé.

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Contacté, le groupe ne souhaite donner aucune information sur son lancement officiel et sur ce temps d'attente.  Du côté de la concurrence, on s'étonne même de la situation. "On s'attendait à les voir arriver en juillet avec un lancement progressif. Cela aurait permis à la marque de tâter peu à peu le terrain et adapter la stratégie", explique un acteur du marché.

"Ils vont devoir désormais faire un grand coup pour marquer les esprits, surtout s'ils manquent cette première échéance. Mais concrètement, qu'ils se lancent dans trois semaines ou deux mois, cela ne change pas grand-chose pour nous", ajoute-t-il.

Problèmes de recrutement

Du côté des possibles raisons expliquant le retard, le recrutement semble être une piste. Comme nous l'évoquions fin juin, il s'agit d'un important défi pour le groupe. À l'heure actuelle, Digi compterait environ 200 travailleurs. Sur son site, le futur opérateur compte toutefois encore 80 postes ouverts, dont une série importante de fonctions techniques, et donc critiques pour le lancement d'un opérateur.

Le recrutement serait toutefois sur la bonne voie et certaines offres seraient même laissées volontairement sur le site internet du groupe lorsqu'elles auraient trouvé preneurs. Il s'agirait d'un moyen pour continuer à attirer les travailleurs.

L'opérateur se sent d'ailleurs capable de lancer son offre avec seulement quelques centaines de travailleurs alors que les employés se comptent en milliers à la concurrence. Une différence qui s'explique par la possibilité dont dispose Digi d'exploiter, dans un premier temps, les réseaux de ses concurrents.

Stratégie impayable?

Si cette première promesse de timing, qui reste assez peu cruciale, n'est pas tenue, reste surtout à savoir si la marque tiendra son autre engagement. Celui d'être l'opérateur le moins cher de Belgique. C'est la grande ambition de Digi, annoncée à plusieurs reprises. Cette politique sera compliquée à mettre en place, estime notre source.

"Comme pour ses contrats d'énergie, le Belge change difficilement de fournisseur télécom. Or avec leur arrivée, le 'gâteau' ne va pas grossir. Il faudra donc aller chercher les clients à la concurrence. Digi étant inconnu, il lui faudra très probablement une offre moins chère, qui fera vraiment une différence avec les prix actuels.

Cela amènerait le groupe à proposer des premiers abonnements autour des 3 euros/mois (Méga et Hey! offrant respectivement déjà un abonnement mobile à 6 et 7 euros par mois, NDLR). C'est peut-être possible à court terme pour attirer les clients, mais en termes de viabilité financière ça me semble très compliqué à garder sur le long terme."

Changement de stratégie à la concurrence

En attendant le lancement de Digi, son arrivée future a déjà poussé la concurrence à réagir. Depuis mi-juin, les trois autres opérateurs ont tous adapté leur stratégie. Base (détenu par Telenet) s'est lancé dans une offre convergente classique pour s'attaquer pleinement à la Wallonie, tandis que les marques Hey! (détenue par Orange) et Scarlet (détenue par Proximus) ont revu au moins partiellement leur grille tarifaire. La relance attendue de la concurrence semble donc déjà porter en partie ses fruits.