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OPA sur Orange Belgium : "Les minoritaires plus forts pour négocier"

Des investisseurs ont gardé leurs actions Orange Belgium sous le coude estimant le prix de l'OPA trop maigre. ©REUTERS

Des actionnaires pesant un peu plus du quart du capital d'Orange Belgium ont snobé l'OPA d'Orange. Ils sont désormais plus forts pour négocier, estime un analyste.

Même si le prix fixé à 22 euros représente, rappelons-le, une prime substantielle de 36% par rapport au dernier cours de bourse précédant l’annonce de l’offre publique, il n’a guère été suffisant, semble-t-il, pour convaincre une large majorité d’actionnaires minoritaires d’apporter leurs titres.

L’offrant ne baisse pas les bras pour autant et a décidé de rouvrir l’offre pour une semaine du 28 avril au 4 mai. Au même prix.

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À l’issue de l’OPA volontaire lancée par Orange sur sa filiale belge, un peu moins de la moitié des actions visées par l’opération (46,1%) ont été apportées, portant sa participation à 74,68%.

Loin du "squeeze out"

On est donc très loin du minimum de 95% visé par le groupe français. Un seuil indispensable pour déclencher une expropriation ("squeeze out") des derniers récalcitrants et radier Orange Belgium de la cote bruxelloise, un objectif clairement affiché par Orange.  

L’offrant ne baisse pas les bras pour autant et a décidé de rouvrir l’offre pour une semaine du 28 avril au 4 mai. Au même prix. À part quelques distraits, on voit mal qui pourrait encore céder ses actions dans le cadre de cette réouverture.

Les frondeurs, en tête desquels on trouve Polygon avec une participation de 5,3%, ont donc remporté une première bataille en ralliant à leur cause d’autres minoritaires. Le front du refus, qui juge le prix de 22 euros trop maigre, représente un peu plus de 25% du capital.

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Poids des petits porteurs

David Vagman, d’ING ("acheter"), est l'un des rares analystes visant un objectif de cours clairement supérieur à 22 euros (29 euros). Il estime qu’il s’agit là d’une nouvelle encourageante pour les actionnaires.

"Du point de vue d’Orange, l’un des points essentiels sera de voir quelle partie des titres non apportés est détenue par les investisseurs particuliers."

David Vagman
Analyste chez ING

Tout d’abord, cela renforce leur position de négociation. Ensuite, un free-float de 25% n’est pas médiocre, souligne-t-il. La liquidité du titre souffrira donc moins que ce que l’on pouvait craindre. Enfin, Orange a décidé de rouvrir l’offre, "ce qui démontre son intention stratégique claire de radier la société (de la Bourse de Bruxelles, Ndlr)".

"Du point de vue d’Orange, l’un des points essentiels sera de voir quelle partie des titres non apportés est détenue par les investisseurs particuliers, note l’analyste. Ces derniers sont davantage focalisés sur la valeur à long terme et donc plus enclins à jouer sur la durée dans l’espoir de recevoir éventuellement un prix plus élevé."

Chez KBC Securities, Ruben Devos ("conserver"; 22 euros) doute qu’Orange, en étendant son offre au même prix, puisse réaliser des progrès lui permettant d’entamer le delisting de sa filiale. "Il y a (donc) des chances qu’Orange Belgium restera ensuite cotée pendant au moins douze mois alors que la liquidité serait loin d’être optimale."

Rappelons que si Orange majore son prix dans un délai supérieur à douze mois après son offre, il ne sera d’application que pour les actionnaires détenant encore des titres et pas pour ceux ayant répondu à l’OPA.   

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