Le rachat de Twitter après celui de LinkedIn?
L’action de Twitter a bondi de près de 9% en l’espace de deux séances. D’autres sociétés internet pourraient aussi être tentées par une revente.
Après l’acquisition de LinkedIn par Microsoft pour 26,2 milliards de dollars, à qui le tour? Déjà, Wall Street spécule sur un possible rachat de Twitter, hypothèse régulièrement évoquée depuis plus d’un an. Sur les deux dernières séances, l’action de la plate-forme de microblogging affiche ainsi un bond de près de 9%.
Les situations des deux réseaux sociaux présentent en effet des similitudes. Tous les deux traversent une zone de turbulences, après avoir suscité d’énormes attentes. La croissance de leur chiffre d’affaires ralentit, leur nombre d’adeptes commence à stagner et leurs pertes restent très élevées. Ils ont aussi perdu la confiance des investisseurs: leurs actions ont enregistré ces derniers mois de forts replis.
Visiblement peu confiants sur leur capacité à inverser cette spirale, les dirigeants de LinkedIn ont sauté sur la porte de sortie offerte par Microsoft. Les responsables de Twitter pourraient également être tentés alors que le processus de relance mis en place par Jack Dorsey, le cofondateur rappelé au poste de directeur général l’an dernier, ne porte toujours pas ses fruits. "La société ne devrait pas être mise en vente dans un futur proche, nuance Robinson Humphrey, analyste chez SunTrust. Mais si la tendance actuelle se poursuit, Twitter deviendra un candidat pour un rachat en 2017."
Reste à trouver un acheteur. La capitalisation boursière de la société s’élève à 11 milliards de dollars. Le potentiel repreneur devra donc débourser plus de 15 milliards de dollars pour offrir aux actionnaires une prime de 50%, similaire à celle proposée par Microsoft. Cela valoriserait chaque utilisateur actif du service à environ 50 dollars, contre 60 dollars par profil professionnel sur LinkedIn. À titre de comparaison, un adepte de Facebook "vaut" près de 200 dollars.
Peu de candidats
La liste des candidats à la reprise de Twitter est cependant courte, notamment parce que les réseaux sociaux, hormis Facebook, perdent du terrain au profit des applications de messagerie comme WhatsApp et Snapchat. Alphabet est souvent cité. Mais la maison-mère de Google n’a jamais dépensé autant d’argent pour réaliser une acquisition. Il semble peu probable que Microsoft mène un deuxième rachat d’envergure. En revanche, l’opérateur télécoms Verizon pourrait être intéressé s’il échoue à mettre la main sur Yahoo. Autres acheteurs possibles: une entreprise étrangère, comme le japonais Softbank et le chinois Tencent, ou un fonds de capital-investissement.
Au-delà de Twitter, d’autres sociétés internet connaissent les mêmes difficultés. C’est le cas notamment de Pandora, Yelp, TripAdvisor ou Etsy. Si elles ne sont pas rentables, ces entreprises occupent une position dominante sur leur marché, ce qui les rend attractives pour un repreneur. Elles sont d’autant plus attractives que leur capitalisation boursière a fondu, tombant à des niveaux bien moins démesurés qu’il y a encore un an.
Des sociétés non cotées de la Silicon Valley pourraient aussi constituer des cibles: Dropbox, Evernote et Foursquare, par exemple. Alors que les investisseurs de la région se montrent de plus en plus exigeants, elles peinent à lever des fonds. Et elles ne peuvent pas s’introduire en Bourse, faute d’intérêt.
Surtout, le rachat de LinkedIn devrait accentuer la course à l’armement que se livrent les grands éditeurs de logiciels pour professionnels. Salesforce ou Oracle pourraient riposter à la volonté de Microsoft d’utiliser la base de données du réseau social afin d’ajouter une dimension sociale à sa gamme. Les deux sociétés sont déjà très actives. Début juin, Salesforce a réalisé la plus importante acquisition de son histoire.
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