Cinq prétendants pour Twitter, qui vendra cher sa peau
En panne de croissance, la société étudie les offres de rachats. Elles émanent d’Alphabet (Google), Microsoft, Disney, Salesforce ou encore Verizon mais le prix à payer pourrait constituer un important obstacle. La capitalisation boursière de l’entreprise est remontée à 20 milliards de dollars. Et ses dirigeants réclameraient 30 milliards.
Google, Microsoft, Disney, Salesforce ou encore Verizon… Ces derniers jours, les rumeurs sont reparties de plus belle sur un possible rachat de Twitter. Avec cette fois-ci des éléments concrets. Lors d’une récente réunion, le conseil d’administration du réseau aux 140 caractères s’est prononcé pour étudier ce scénario, rapporte la presse américaine. Deux banques conseils, Goldman Sachs et Allen & Co, ont depuis lors été mandatées.
L’hypothèse d’une vente de Twitter n’est pas nouvelle. Mais le calendrier s’est accéléré ces dernières semaines. Selon CNBC, l’opération pourrait même être conclue avant la fin novembre. Car le plan de relance initié par Jack Dorsey, le cofondateur revenu aux commandes en juillet 2015, n’a toujours pas porté ses fruits. "Il n’a pas démontré qu’il savait quoi faire pour renouer avec la croissance", estime Jan Dawson, analyste chez JackDaw Research.
Fin juin, le réseau de microblogging comptait en effet 313 millions d’utilisateurs actifs dans le monde, soit à peine 9 millions de plus qu’un an auparavant. Dans le même temps, la croissance des recettes publicitaires ralentit sévèrement. Et la société continue de perdre de l’argent. En Bourse, l’action a touché en mai son plus bas niveau historique. Son récent rebond s’explique en grande partie par les spéculations de rachat.
Google est perçu comme le candidat le plus sérieux au rachat du réseau de micro-blogging.
Pour les observateurs, Google fait figure de prétendant le plus sérieux. Le rachat de Twitter lui permettrait notamment d’oublier ses nombreux échecs sur le segment des réseaux sociaux. En outre, "les données associées aux tweets pourront enrichir le moteur de recherche", ajoute Brian Wieser, de Pivotal Research. Côté monétisation, l’entreprise possède l’expertise nécessaire pour décupler les recettes publicitaires de Twitter.
Potentiel publicitaire
Ce potentiel publicitaire est également au centre de l’intérêt de Verizon. L’opérateur mobile américain veut diversifier ses sources de chiffre d’affaires. Il a déjà racheté AOL en 2015 et va bientôt mettre la main sur les activités Internet de Yahoo. Twitter lui permettrait de se rapprocher de la taille critique indispensable pour mieux rivaliser avec Google et Facebook.
Pour Disney, le réseau constituerait un nouveau canal de distribution pour ses contenus vidéos. Le géant des médias s’inquiète en effet du nombre croissant d’Américains qui délaissent les abonnements au câble. Le groupe pourrait alors accélérer la stratégie vidéo lancée par Jack Dorsey, notamment avec les rencontres sportives diffusées par sa chaîne ESPN.
Si Microsoft s’est penché sur le dossier, il semble cependant peu probable que la société mène une deuxième acquisition d’importance, après l’annonce du rachat de LinkedIn pour 26 milliards de dollars en juin. Déjà intéressé par la plate-forme destinée aux professionnels, Salesforce pourrait finalement se rabattre sur Twitter. Le spécialiste des logiciels de relation clients dans le cloud pourrait "intégrer les données de Twitter dans ses produits", note Brian Wieser.
Reste un obstacle de poids: le prix. La capitalisation boursière de l’entreprise est remontée à 20 milliards de dollars. Et ses dirigeants réclameraient 30 milliards. Une somme qu’aucun des potentiels repreneurs n’a jamais dépensée pour mener une acquisition.
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