Twitter veut lever 1 milliard de dollars
Le site de microblogs Twitter a publié jeudi son très attendu projet d'entrée en Bourse avec une levée de fonds fixée à un milliard de dollars maximum, révélant qu'il était déficitaire malgré une croissance explosive.
Twitter espère lever un milliard de dollars (734 millions d'euros) lors de ce qui sera la plus importante introduction en Bourse d'une high tech américaine depuis Facebook en 2012. Le document d'enregistrement en vue de l'introduction sur le marché, consultable sur le site internet du gendarme boursier américain (SEC), précise que l'opération aura lieu "aussi tôt que possible".
Le groupe doit toutefois respecter un délai d'au moins 21 jours avant d'entamer son "roadshow", la tournée des investisseurs institutionnels par ses dirigeants afin de leur présenter les futurs titres. L'entrée sur le marché ne devrait donc pas avoir lieu avant la fin octobre ou le début novembre.
En publiant son projet d'entrée en Bourse, Twitter donne aussi l'opportunité aux investisseurs d'avoir pour la première fois des détails sur ses données financières, jusqu'ici un secret bien gardé.
Le chiffre d'affaires, alimenté par la publicité, a pratiquement triplé en 2012 pour atteindre 316,9 millions de dollars. Au premier semestre 2013, il s'est établi à 253,6 millions mais cela n'a pas empêché l'entreprise californienne de subir une perte nette de 69,3 millions (contre près de 80 millions de dollars sur l'ensemble de l'année 2012).
La pub, un facteur de risque
Enumérant les facteurs de risque comme il se doit dans un prospectus d'offre publique de vente (IPO), Twitter avertit sur sa dépendance à la publicité en précisant qu'elle a généré 87% de ses revenus au premier semestre et que ses tarifs sont sur une tendance baissière.
Le projet d'IPO de Twitter rappelle celui de Facebook, autre géant des réseaux sociaux devenu phénomène socio-culturel. Les débuts en Bourse n'avaient pas été faciles pour la société de Mark Zuckerberg, jugée surévaluée au vu de ses difficultés à faire du chiffre dans les applications mobiles.
Twitter ne semble pas avoir ce frein puisque 65% de ses revenus proviennent d'utilisateurs mobiles. Sur le trimestre clos fin juin, le service comptait 218,3 millions d'utilisateurs actifs par mois, en moyenne, dont les trois quarts utilisaient un appareil mobile pour consulter ou envoyer des tweets.
Actuellement, les actionnaires principaux sont Evan Williams (12%), un des fondateurs et ancien CEO; Peter Fenton (6,7%), un administrateur représentant Benchmark Capital; Jack Dorsey, président et co-fondateur (4,9%) et Richard Costolo, l'actuel CEO (1,6%).
Son code pour la cotation sera "TWTR", mais l'entreprise n'a pas précisé si elle optait pour le New York Stock Exchange ou le Nasdaq.
Les géants d'internet entrés à Wall Street depuis 2 ans
Twitter suit une voie empruntée par de nombreux autres groupes technologiques américains, entrés à Wall Street au cours des deux dernières années.
FACEBOOK
Annoncée en grande pompe, l'entrée à Wall Street en mai 2012 du groupe de Mark Zuckerberg, marquée par d'importants problèmes techniques, a été désastreuse. Valorisé initialement à 16 milliards de dollars --soit 38 dollars par action--, le premier réseau social au monde a vu son titre plonger sous les 20 dollars au cours de l'année qui a suivi. L'action a finalement retrouvé son niveau d'introduction en juillet dernier, et a volé de record en record depuis, dopée par la hausse des recettes de Facebook sur les appareils mobiles. L'action a clôturé jeudi à 49,18 dollars.
LINKEDIN
Le réseau social pour les professionnels est l'une des stars technologiques de Wall Street depuis son introduction en mai 2011, à 45 dollars par action. La valeur de son titre a plus que doublé le jour de son entrée en Bourse et s'est envolée depuis, s'établissant jeudi à la clôture à 245,07 dollars.
GROUPON
Le spécialiste des bonnes affaires sur internet a débuté ses cotations en novembre 2011, levant alors 700 millions de dollars dans ce qui était à l'époque la plus importante introduction en Bourse d'un groupe internet depuis Google. Coté 20 dollars lors de son lancement sur le Nasdaq, la société a connu d'importantes difficultés financières depuis et son action a fondu: elle a fini jeudi à 11,30 dollars. Son fondateur Andrew Mason a été démis de son poste de directeur général en février 2013.
YELP
Introduit initialement à 15 dollars par action, le titre du site Yelp, spécialisé dans les critiques de restaurants ou de commerces locaux, a bondi depuis mars 2012 pour clore à 71,02 dollars jeudi à New York. Fondé en 2004, il offre des commentaires écrits par les internautes pour des adresses aux Etats-Unis, au Canada et en Europe occidentale.
PANDORA
La radio personnalisable sur internet est entrée à Wall Street en juin 2011, levant 235 millions de dollars --soit 16 dollars par action. Echangé sous son prix d'introduction pendant longtemps, son titre a depuis dépassé ce niveau, s'établissant à 26,44 dollars à la clôture jeudi.
ZYNGA
Valorisé 7 milliards de dollars lors de ses débuts à Wall Street en décembre 2011, le créateur de jeux en réseaux a vu la valeur de son titre s'effondrer depuis: offert à 10 dollars, il a fini à 3,67 dollars jeudi.
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