Belgocontrol va renforcer ses rangs avec des étrangers

La Belgian Cockpit Association (BeCA), qui représente les pilotes de ligne, s'inquiète de la situation chez Belgocontrol, l'entreprise publique chargée du contrôle du trafic aérien, et de ses conséquences pour la sécurité aérienne. Cette crainte fait suite à la fermeture de l'espace aérien le 12 avril dernier, lorsque plusieurs contrôleurs se sont déclarés dans l'incapacité d'exercer leur fonction.

"Belgocontrol souffre d'un manque chronique de contrôleurs. Dès lors, le nombre d'avions pouvant être acceptés dans l'espace aérien dépend de la bonne volonté des contrôleurs acceptant de travailler pendant leurs jours de repos", souligne la BeCA, estimant en outre que la politique de recrutement à long terme des contrôleurs ne permet pas de remplir le cadre opérationnel.

Travailleurs à la rescousse

Belgocontrol a dès lors décidé d'engager environ 15 contrôleurs intérimaires dans les prochains mois. Petite particularité: ces travailleurs seront issus de l'étranger et principalement de Scandinavie. Cette proposition n'est pas particulièrement appréciée par les syndicats mais qui a été prise suite à la demande des contrôleurs aériens.

Pourquoi intérimaires? Parce que les contrôleurs aériens ont refusé de renoncer une rémunération plus intéressante la nuit et le week-end. "Sinon, nous aurions pu résoudre le déficit sans recourir à des intérimaires", déclare une source proche du dossier.

Belgocontrol travaille aussi sur le long terme. Dix aspirants contrôleurs aériens sur les 12 sélectionnés l'an dernier sont actuellement en formation. Plus de 30 seront encore sélectionnés pour 2016 et 2017, souligne Belgocontrol. La formation dure deux ans, il faudra donc un peu de temps avant que les effets de recrutements soient visibles sur le terrain, admet-elle toutefois.

Arrêts de travail à répétition

Ce mercredi matin, les opérations ont cessé à l'aéroport de Charleroi par manque d'effectifs de Belgocontrol. Elles ont repris à 13h. Ces nouvelles perturbations en huit jours dans le ciel belge ont concerné une vingtaine de vols au départ et à destination de Charleroi Airport, a indiqué le porte-parole de l'aéroport, Vincent Grassa.

Grassa déplore le problème "de fond et d'effectifs" chez Belgocontol qui a "des répercussions sur nos opérations, l'aéroport et les passagers." "Nous ne savons pas à quoi c'est dû, en raison du planning ou de maladies, mais nous arrivons à un nouveau blocage à huit jours d'intervalle. Il est grand temps que le management (de Belgocontrol, ndlr) résolve ce problème", affirme le porte-parole.

L'aéroport de Liège était également concerné. Et mardi dernier, le ciel belge avait aussi été fortement perturbé à cause d'un mouvement d'humeur d'une partie du personnel de Belgocontrol qui proteste contre les termes d'un accord pour mettre fin à un conflit social.
  
Belgocontrol affirme qu'avec les 15 nouveaux travailleurs, le système de "standby" de contrôleurs deviendra obligatoire alors qu'il aujourd'hui volontaire.