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Claim it, la PME qui met les compagnies aériennes à genoux

©Hollandse Hoogte

Au cours des mois d’été, Claim it a encaissé 1 million d’euros de dédommagement pour des passagers ayant subi des retards. La PME menace aujourd’hui de maintenir au sol à Zaventem un appareil de la compagnie low cost espagnole Vueling.

Depuis 2013, Claim it exige un dédommagement au nom de clients de transporteurs aériens dont le vol a subi un retard. Les compagnies aériennes sont redevables d’indemnités s’il est prouvé qu’elles auraient pu éviter ce retard. Par contre, elles ne sont pas tenues de dédommager les passagers en cas de situations dont elles ne sont pas responsables, comme un attentat terroriste.

"En juillet et en août, nous avons perçu un montant record de 1 million d’euros pour les voyageurs qui ont décollé ou atterri en retard à Zaventem", explique le fondateur et patron de la PME, Ralph Pais. Ce montant représente une augmentation de 35% par rapport à l’été 2015.

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Le nombre de vols en retard n’a pas augmenté. "Mais Claim it est de plus en plus connue, ce qui explique que nous traitons davantage de plaintes par vol concerné", explique Pais.

Ambassadeurs

L’entreprise, qui agit sur le même terrain que Test-Achats, Flight Claim ou encore Happy Flights, a notamment lancé un programme d’ambassadeurs.

"Les clients qui nous envoient d’autres passagers mécontents reçoivent 7 euros. Les agences de voyage reçoivent elles aussi un montant de 7 euros par voyageur qu’elles nous envoient", poursuit Pais. Cette stratégie semble porter ses fruits.

Claim it réussit à faire parler d’elle. Plus tôt dans l’année, la PME s’est retrouvée sous les projecteurs parce qu’elle avait réussi à obtenir près de 120.000 euros de dédommagement de la compagnie aérienne espagnole low cost Vueling. Cette indemnité a été obtenue après une bataille juridique, qui a permis à Claim it de saisir les sommes que l’Iata (International Air Transport Association) devait à Vueling.

Mais ce n’est pas tout. "Puisque Vueling persiste dans son attitude et refuse de payer les indemnités auxquelles elle est condamnée par le tribunal, nous envisageons de maintenir bientôt au sol un appareil de Vueling à Zaventem. Nous voulons saisir le kérosène destiné au ravitaillement de l’avion", poursuit Ralph Pais.

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Les passagers pourraient subir des retards à cause de cette action mais cela n’inquiète pas davantage Claim it. "C’est de l’entière responsabilité de Vueling, pas de la nôtre", lance-t-il.

325.000 euros
Avec ses six employés, Claim it affiche pour 2015 un chiffre d’affaires de 325.000 euros, contre 23.852 euros l’année précédente.

"No cure, no pay"

La PME applique le principe "no cure, no pay". Si Claim it n’obtient pas un dédommagement, les clients ne doivent rien payer. Cela arrive. "Les informations dont nous disposons avant de lancer une procédure ne sont pas toujours complètes. Par exemple, nous avons mordu la poussière parce qu’un passager ne s’était pas senti bien pendant un vol, avec obligation pour le pilote de faire demi-tour. C’était une situation de force majeure dont nous n’étions pas au courant".

En cas de dédommagement, Claim it conserve 25% des sommes payées. "Pour l’année 2015, nous avons réussi à obtenir 1,3 million d’euros de dédommagements", poursuit Ralph Pais.

Avec ses six employés, l’entreprise affiche pour 2015 un chiffre d’affaires de 325.000 euros. En 2014, la PME avait engrangé 23.852 euros de revenus. "En un an, notre chiffre d’affaires a été multiplié par 13", souligne son patron.

Depuis lors, l’entreprise belge a ouvert une agence aux Pays-Bas et a embauché le célèbre ancien avocat pénaliste et ex-politicien Bram Moszkowicz pour diriger sa filiale. L’entreprise dispose également d’un bureau de représentation à Tel Aviv, à Rome, et depuis peu également à Budapest.

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