30 millions de dollars pour Qover et ses solutions d'assurances digitales
Après avoir signé les grands noms de la Tech et de l'automobile, les Bruxellois de Qover lèvent 30 millions de dollars pour viser encore plus haut.
Des ballons aux couleurs et lettres de l'entreprise témoignent d'une fête récente dans les locaux de Qover, dans le centre de Bruxelles. La jeune pousse bruxelloise, qui commercialise sa technologie et des produits d'assurances digitaux dans toute l'Europe, a le sourire et ça se comprend.
Qover opère dans un secteur très jeune, l'InsurTech, où un certain écrémage a eu lieu ces derniers mois, entre les entreprises ayant pu valider et éprouver leur modèle économique et les autres. Qover fait partie des gagnants d'un secteur où la technologie se met au service de l'assurance, tant du côté des professionnels du métier que des consommateurs. Une position qui lui permet aujourd'hui de réaliser une levée de fonds de 30 millions de dollars, et d'envisager les prochaines années avec une certaine confiance.
Un nouveau venu et d'anciens partenaires
La pépite bruxelloise fait entrer dans son capital Zurich Global Ventures, la branche dédiée à l'investissement et à l'innovation du géant de l'assurance Zurich Insurance. Ces derniers n'arrivent pas pour faire de Qover un revendeur de produit de l'assureur suisse, tiennent à préciser Jean-Charles Velge et Quentin Colmant.
"On cherchait ce qu'on appelle du capital patient pour nous rejoindre dans cette vision de création de valeur dans le secteur de l'assurance. Zurich Global Ventures a cette vision long-terme et stratégique pour nous accompagner, mais nous les traitons comme un partenaire financier", expliquent les deux fondateurs de Qover.
Qover restera donc agnostique dans les produits d'assurance qu'elle peut proposer à ses clients ou combiner à sa technologie. Les investisseurs qui avaient déjà soutenu par le passé la scale-up belge, comme Anthemis et Alven, sont aussi de la partie, ainsi que Kreos Capital.
Quelques beaux noms parmi les clients
Avec sa plateforme qui orchestre et met en musique les besoins en assurances des entreprises, Qover a convaincu plusieurs grands noms qui lui ont assuré une renommée sur le continent européen. "On travaille avec Revolut, Deliveroo, Qonto, ING, Monese, Fisker, Nio, Volta Trucks, Niu, Cowboy, etc", précise Jean-Charles Velge.
"On a prouvé que notre modèle économique fonctionne."
On retrouve parmi ces noms plusieurs entreprises technologiques en vue et c'est normal, puisque Qover en a fait l'une de ses priorités. "Nous avons quatre verticales. La 'GIG économie' (économie de plateforme, comme Deliveroo, NDLR), l'e-commerce, les services financiers et, depuis un an et demi, l'assurance auto au niveau européen", détaille Quentin Colmant, le CEO de l'entreprise fondée en 2016.
Dans cette dernière verticale, on retrouve notamment un célèbre constructeur américain de voitures électriques qui ne veut pas être nommé, mais que l'on peut très facilement identifier. Via ces entreprises, Qover touche, in fine, plus de 2,5 millions d'utilisateurs dans 32 pays du continent européen, et assure ses revenus via des commissions sur les contrats d'assurances.
Une levée de fonds à de bonnes conditions
On savait Qover sur les bons rails, aussi bien au niveau de la croissance que de la rentabilité qui lui tend les bras, il n'est donc pas surprenant de voir l'une des pépites technologiques belges attirer les investisseurs. Mais les levées de fonds dans le secteur des InsurTech sont assez délicates et pas forcément à l'avantage des fondateurs, souvent contraints d'accepter des conditions peu avantageuses pour lever de gros montants.
"Nous pourrions être rentables demain si l'on arrête les investissements, mais il faut continuer à investir."
"On a prouvé que notre modèle fonctionne et on arrive à faire un très beau tour de table dans ce marché à de bonnes conditions", jubilent les deux fondateurs. Par conditions, il faut comprendre la potentielle dilution des fondateurs, la présence ou non de clauses de liquidation préférentielle pour les investisseurs, la valorisation et l'impact global qu'une levée de fonds peut avoir sur une jeune entreprise comme Qover.
Selon nos informations, les deux fondateurs ont réalisé ce qu'on appelle dans le milieu un tour de table "founders friendly" où ils n'ont pas dû céder grand-chose. Peu d’informations ont filtré sur la valorisation de l'entreprise, si ce n'est qu'elle a été revue à la hausse par rapport à leur dernière levée de fonds qui datait du printemps 2021 avec 20 millions d'euros levés à l'époque. "Une bonne nouvelle, vu le contexte."
Les jumbo deals en ligne de mire
Avec ces 30 millions d'euros, Qovr ne compte pas doubler de taille. "Nous allons recruter, mais surtout investir." Des investissements dans la technologie, qui est le cœur de l'entreprise. Ces investissements retardent le point de rentabilité de l'entreprise, mais les deux fondateurs veulent voir plus loin.
"Nous pourrions être rentables demain si l'on arrête les investissements, mais il faut continuer à investir." Dans le viseur, d'énormes contrats qui échappent encore à la jeune pousse bruxelloise. "Nous allons avoir les moyens d'aller décrocher des 'jumbo-deals'. On a désormais la maturité et la technologie adaptée pour ce type de clients." C'est donc ça le prochain défi de Qover, convaincre les très grands pour en devenir un soi-même.
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- La scale-up bruxelloise Qover lève 30 millions d'euros auprès de Zurich Global Ventures, Anthemis, Alven et Kreos Capital.
- Avec sa technologie qui permet de proposer des produits d'assurances digitaux sur-mesure dans l'Europe entière en quelques jours, Qover a convaincu plusieurs grands noms des secteurs technologiques et automobiles.
- Avec cette levée de fonds, elle va continuer à investir dans sa technologie pour viser les énormes contrats qui lui échappent encore.
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