Même s’il a dû accepter la prolongation de deux réacteurs, Ecolo ambitionne toujours de se passer complètement du nucléaire. Un sujet sur lequel il est bien isolé.
Les Verts sont seuls contre tous sur le nucléaire. Ils veulent se passer complètement de cette énergie “dangereuse, chère et qui n’est pas flexible” dès 2035. Le PTB aimerait lui aussi se passer du nucléaire, “trop cher et trop lent à mettre en place”, mais le parti n’exclut pas qu’il faille encore compter un temps sur les réacteurs. Il veut toutefois le faire sans Engie, “usine à (sur)profits”, en nationalisant les centrales, sans indemnisation. Le parti d’extrême-gauche ne défend toutefois pas la construction de nouveaux réacteurs.
Le PS, lui, envisage d’abord une prolongation de Doel 4 et Tihange 3 au-delà des 10 ans convenus sous la Vivaldi, “si le besoin est confirmé”. Mais, bien qu’il vise 100% d’énergie renouvelable à l’horizon 2050, le parti socialiste n’exclut pas totalement le nucléaire à terme. Il réclame ainsi la poursuite des études sur les SMR, les petits réacteurs modulaires, pour évaluer leur développement sur la base d’une “analyse stricte”, non seulement de leur sûreté, mais aussi de la faisabilité économique et technique, de la sécurité d’approvisionnement en combustible ou en matériaux ou de la minimisation des déchets.
Chez les libéraux, on souligne que c’est “grâce au MR” qu’on a prolongé de 10 ans les réacteurs les plus récents. Une prolongation qu’il faut porter à 20 ans, estime le parti, qui réclame aussi un audit de l’AFCN sur la possibilité de prolonger la durée de vie de l’ensemble du parc nucléaire. Il défend aussi la mise en place par le prochain gouvernement d’un programme de construction de nouveaux réacteurs classiques, pour pas moins de 8 GW. Et pour 2045, il compte développer “à l’échelle industrielle” une flotte de SMR de quatrième génération.
Les Engagés misent également fortement sur le nucléaire, mais en complétant avec les énergies renouvelables, et en menant en parallèle de sérieuses économies d’énergie. Ils veulent, eux aussi, prolonger Doel 4 et Tihange 3 pour 20 ans, mais peut-être également Doel 3 et Tihange 2. Et ils veulent compléter cette prolongation, en fonction de son ampleur, par 2 ou 4 nouveaux réacteurs classiques en 2035, puis “dès que possible” des SMR de nouvelle génération.
DéFI aussi veut investir “massivement et en même temps” dans le nucléaire, le renouvelable et la modération énergétique. Il propose dans l’immédiat de prolonger les deux réacteurs les plus récents de 20 ans, et les cinq autres de 10 ans. Et il réclame des SMR de nouvelle génération à l’horizon 2040.