Aucun parti ne veut jeter le mécanisme d’indexation automatique des salaires à la poubelle. Ecolo, PS et Les Engagés veulent l’adapter, de manière très différente. Et les partis se déchirent aussi sur les augmentations salariales.
La formation des salaires se décompose en deux parties: l’indexation automatique – qui suit l’inflation – et la “norme salariale”, c’est-à-dire les augmentations négociées entre patrons et syndicats au niveau interprofessionnel, encadrées par la loi de 1996 sur la compétitivité. L’indexation a été forte ces dernières années en raison d’une inflation élevée. Par contre, hors index, les salaires ont quasiment été gelés, car la loi de 1996 (très stricte, celle-ci compare les salaires chez nous et nos voisins) n’a autorisé pratiquement aucune hausse.
Sur l’indexation proprement dite, Ecolo et le PS veulent une extension à tous les salariés (actuellement, plusieurs secteurs ou sous-secteurs privés n’en bénéficient pas). Les verts ajoutent vouloir une indexation à date fixe, quatre fois par an.
Les Engagés veulent légèrement amender le système, mais cette fois, il s’agit plutôt d’éviter ses effets néfastes pour les entreprises. En cas de forte inflation, au-delà d’un certain seuil (4% d’indexation par an, par exemple), les entreprises seraient dispensées du paiement des cotisations patronales relatives à cette indexation. Par ailleurs, l’indexation automatique serait limitée pour les plus hauts salaires.
PS et PTB insistent longuement tous deux pour refuser toute remise en question de l’indexation. Et le MR, dans tout cela? Les libéraux souhaitent “préserver le mécanisme d’indexation automatique des salaires. Celui-ci fait partie d’un équilibre avec la loi de 1996 sur la formation des salaires, qui garantit la compétitivité de nos entreprises par rapport aux pays voisins.” Autrement dit, on ne touche ni à l’un ni à l’autre.
Or, les autres partis voudraient réformer la loi de 1996. Ecolo, PS et PTB veulent rendre la marge autorisée pour les hausses de salaires “indicative” et non impérative. Traduction: patrons et syndicats pourraient négocier des augmentations, typiquement dans les secteurs où la santé des entreprises est très bonne. Les Engagés avancent une proposition similaire, en permettant, “lorsque la norme salariale est nulle”, de négocier sur base volontaire dans les secteurs où des marges bénéficiaires importantes ont été réalisées.
Ecolo et le PS souhaitent également revoir le calcul même de la norme salariale, par exemple, pour intégrer les subventions salariales aux entreprises.
Notons, pour terminer, que DéFI n’évoque pas cette question dans son programme.