Tous les partis veulent du bien aux indépendants. Tous ne présentent pas la facture.
Certaines thématiques inspirent plus que d’autres. Le sort des personnes indépendantes est de celles-là. Impossible, dès lors, de viser l’exhaustivité. Cela étant, l’amélioration du statut social constitue un incontournable. Renforcement du congé de maternité et introduction d’une rémunération horaire minimale, suggère le PS. Meilleure couverture en cas de maladie ou incapacité de travail, lancent Ecolo, Les Engagés, MR et PS.
Élargissement du droit passerelle ou octroi d’allocations de chômage à l’indépendant qui perd son emploi ou cesse son activité, envisagent Ecolo, Les Engagés, MR, PS et PTB (chacun à sa sauce).
Le catalogue est vaste. L’ambition la plus forte se trouve dans le programme libéral, qui rêve d’aligner les différents statuts. “Il est important que chaque cotisant dans le régime indépendant reçoive un montant d’aide similaire à celui du cotisant dans les régimes des salariés et des fonctionnaires. On est loin du compte.”
Reste cette question: comment financer ces avancées? Sachant que la part de l’impôt – et donc la solidarité nationale – est proportionnellement plus importante dans le financement du régime des indépendants que dans celui des salariés? Peu de partis y répondent, et le MR envisage même de raboter le taux de base (20,5%), en limitant “les retenues de cotisations sociales à 20%, taux au-delà duquel les charges deviennent insupportables financièrement pour la très grande majorité des indépendants”. Seuls le PS et le PTB avancent un dispositif: suppression du plafonnement des cotisations et introduction de progressivité dans leur calcul – le modèle actuel étant régressif: plus le revenu est élevé, plus le taux de cotisation est faible.
Signalons la position à part de DéFI, qui ne prétend pas étendre les droits des indépendants à titre principal, mais se soucie de ceux qui le sont à titre complémentaire. Et dont les cotisations ne sont liées à aucun avantage, si ce n’est la déductibilité fiscale. Et de militer pour que la cotisation ouvre les droits correspondants.
Donner un coup de pouce à l’indépendant qui se lance, l’idée traverse les programmes. En rallongeant de un à trois ans le régime “starter” et ses cotisations réduites, avance le MR. En créant un statut de micro-entrepreneur, vantent Les Engagés. À la clef, un régime simplifié avec, pourquoi pas, une TVA spécifique. Chez DéFI, on appelle cela “candidat indépendant”, et on se propose de renforcer leur accompagnement et de les orienter, si besoin, vers des filières en pénurie, à l’aide d’incitants financiers.
Pour la route, on ajoutera que le MR espère accorder aux indépendants un avantage fiscal similaire à l’impôt réduit pour les PME: une déduction annuelle de 20.000 euros sur les bénéfices avant impôt.