Le MR mise sur la valorisation du CO2 tandis que le centre et la gauche vantent l’investissement public. La taxe carbone et l’économie circulaire ont leur petit succès.
Comment faire rimer écologie et économie et accompagner l’industrie sur le chemin de la transition? Suffisamment rare pour être souligné: une belle unanimité règne sur la nécessité de développer l’économie circulaire, de doper la réparabilité des biens, de recycler ou réutiliser déchets ou emballages.
Dans la même veine, le MR insiste sur la captation du CO2 et sa valorisation dans l’industrie. “Nous plaidons pour que la Wallonie puisse développer un réseau qui desserve les grands sites d’émissions de carbone. Le CO2 est déjà utilisé dans les industries lourdes et chimiques. À plus long terme, la production de carburants ou de gaz synthétiques à partir de ces ‘déchets’ pourrait être valorisée afin de limiter le recours aux énergies fossiles traditionnelles.”
Autre levier évident: la fiscalité. Le MR avance une “déduction majorée” pour les entreprises “adoptant des pratiques de production durables et de recyclage”. Au PS, on mise sur un impôt des sociétés tenant compte des émissions de gaz à effets de serre. Les entreprises faisant mieux que les objectifs assignés par secteur se verraient attribuer un “bonus”. Enfin, Ecolo, Les Engagés et le PS se disent favorables à un élargissement de la taxe carbone européenne.
Tant qu’il est question de gros sous, Ecolo, MR et PS se rejoignent sur l’utilité de réorienter les aides publiques vers les entreprises en transition. Les socialistes ajoutent cette idée de partenariats qui pourraient se nouer entre des entreprises bien engagées dans cette chasse aux émissions et celles qui veulent s’y mettre.
Gros sous toujours, Ecolo, Les Engagés, le PS et le PTB réaffirment l’importance primordiale de l’investissement public, qu’il s’agisse d’infrastructures ou de recherche et développement. Rôle central des autorités publiques: Ecolo rappelle la force de levier des “commandes publiques” tandis que le PS parle “d’État stratège” et de “planification écosociale”. “Planification climatique”, voilà le dada du PTB, celle-ci allant de pair avec sortie du marché du carbone, “suppression des brevets sur les technologies vertes” et mise de la Banque européenne d’investissement (BEI) “au service des transitions industrielles”.
Ajoutons que, à l’instar des Engagés, les socialistes plaident pour une révision des règles relatives aux aides d’État, la souplesse accrue devant bénéficier aux investissements “dans la décarbonation et l’efficacité énergétique”. Sans oublier l’élaboration d’un “Buy European Act”, réponse de la bergère européenne au berger américain, qui a dégainé son “Inflation Reduction Act”. De quoi favoriser le (re)développement de l’industrie sur le Vieux Continent, que tous appellent de leurs vœux.