Le retour de la discipline budgétaire hérisse la gauche et réjouit le MR, qui souhaite importer la recette en Belgique.
Après avoir appuyé sur le bouton “pause” pour faciliter la gestion de la crise du covid, l’Europe revient à la discipline budgétaire. Les règles ont été adaptées pour l’occasion, mais les grands principes ne changent pas: la dette des États membres doit tendre vers les 60% du PIB, sanctions à la clef pour qui décroche de la trajectoire convenue.
Pour le PTB, c’est imbuvable. "Pour réaliser notre grand plan d’investissement public social et environnemental, nous refusons les nouvelles règles budgétaires de l'Union européenne", lit-on dans le programme du parti marxiste, qui opte de façon plus générale pour la désobéissance aux traités européens.
Le PS considère que la gouvernance économique doit être révisée en profondeur "pour sortir du dogme libéral et empêcher un retour de l’austérité au travers de l’application de règles strictement budgétaires". Les socialistes veulent notamment que les investissements liés à "la transition juste" ne soient pas comptabilisés dans les déficits excessifs.
On retrouve une idée similaire chez d’autres.
Ecolo plaide ainsi pour l’instauration d’une “Règle d’or verte”, en vertu de laquelle on accorderait “un traitement préférentiel aux investissements verts dans les calculs du déficit et de la dette publique”, au nom de leurs effets vertueux pour les prochaines générations.
Les Engagés veulent s’assurer que les règles européennes n’empêchent pas les investissements d’avenir. Ils proposent de réviser le pacte de stabilité “pour distinguer les déficits liés à des dépenses d’investissement et de consommation”.
Le sujet n'est pas abordé dans le programme diffusé par DéFI, mais une fiche rédigée par le centre d'études du parti en vue des élections plaide pour l'abandon de règles "arbitraires et théoriques" comme la règle selon laquelle les déficits publics ne devraient pas dépasser 3% du PIB. Le parti plaide pour leur remplacement par une approche "davantage contractuelle" entre la Commission et les États membres, un modèle qui irait de pair avec une mutualisation partielle de la dette (euro-obligations).
Le MR se distingue en se montrant pleinement en phase avec les règles budgétaires négociées au niveau européen. Tant et si bien qu’il veut s’en inspirer pour définir des balises de déficits et d’endettement à inscrire dans la Constitution belge. “Ces principes seraient ensuite déclinés à travers des règles budgétaires sur mesure pour les régions et les communautés, assurant ainsi la soutenabilité financière à tous les niveaux”, propose le parti libéral.