DéFI, Engagés et MR entament un couplet sur le sérieux budgétaire. À gauche, on est plus réservé.
Le constat est implacable: la succession de crises a essoré les finances publiques belges, déjà pas dans un état folichon avant que le Covid-19 s’invite dans la danse. De quoi placer leur remise en état au sommet des priorités? Cela dépend desquelles.
Le MR est clair: il est venu le temps des économies. “Redresser la barre.” Les libéraux donnent une décennie à la Belgique afin d’afficher des dépenses publiques dans la moyenne européenne. Horizon 2034: 50% du PIB. Cela passe par une réduction de la dette, quitte à vendre des participations. Rationalisation de structures. Cadastre des subsides. Budgets base zéro. Examen des dépenses et évaluation de l’efficacité des politiques. Bref, un tour de vis à tous les étages, avec inscription dans la Constitution de “balises de déficit et d’endettement”.
Les Engagés mettent également l’accent sur la maîtrise de l’endettement avec un programme similaire: efficacité des dépenses et remise à plat des budgets. Ici aussi, il est question de Constitution et même de lois spéciales, l’idée étant de fixer un niveau maximal d’endettement qu’il ne sera possible de contourner que via des majorités spéciales.
DéFI porte le même discours, avec un accent très bruxellois. Les finances de la capitale doivent passer par la case “assainissement”, impliquant des économies structurelles de l’ordre de 500 millions, via une coupe dans les dépenses de personnel et le train de vie politique. Au programme encore, une réduction de 50% des dépenses facultatives.
Ecolo aussi entame (timidement) ce couplet, s’agissant de mener une “politique budgétaire responsable” où les recettes courantes couvrent les dépenses courantes, “afin de préserver les capacités d’investissement pour la transition”.
Cela étant, assainir peut se doubler d’une adaptation du cadre européen. Parce qu’il convient de distinguer les investissements stratégiques des dépenses courantes, insistent Les Engagés. C’est la “règle verte” chère à Ecolo, réservant “un traitement préférentiel aux investissements verts dans les calculs du déficit et de la dette publique en raison de leurs effets bénéfiques pour les générations futures”. Le PS ne dit pas autre chose, lui qui veut “immuniser” des règles comptables européennes les investissements “liés à la transition juste”.
À noter que les socialistes vont un pas plus loin, souhaitant revoir l’approche de la Commission, afin de “sortir du dogme libéral” et empêcher “un retour de l’austérité”. Refus de l’austérité, tel est également le leitmotiv du PTB qui entend bazarder les pactes budgétaires européens et “s’engager résolument dans la voie de la désobéissance”. Promesse à la clef: “Nous permettrons à nouveau les aides d’État et les monopoles publics”.