Le PTB n’aime pas la taxe carbone et le MR celle sur les billets d’avion. Pour le reste, les idées ne manquent pas.
Petit à petit, sans forcément en traduire l’urgence, la question climatique percole dans les programmes. Comment verdir l’impôt? Faut-il seulement aller en ce sens? Le PTB se montre rétif, lui qui entend rayer la taxe carbone européenne censée entrer en vigueur en 2026 et claquer la porte du marché du carbone. “Antisocial et inefficace”; les communistes annoncent qu’ils imposeront directement des normes aux “grands pollueurs”. Autrement dit, ce n’est pas au citoyen de payer la facture. Dans la même logique, le PTB s’oppose à toute taxe kilométrique et veut l’enterrement de celles portant sur les déchets.
En matière d’enterrement, le MR réclame la suppression de la taxe frappant les billets d’avion. “Cette taxe n’a eu aucun effet sur le trafic aérien.” Tout en ne s’opposant pas à la taxation européenne du kérosène.
Sinon, globalement, les partis sont en faveur d’avancées fiscales “vertes”. Voici les plus marquantes, sans prétendre à l’exhaustivité.
Chez DéFI, on estime qu’au minimum 1% des budgets de fonctionnement de tous les niveaux de pouvoir devrait être consacré à de “la formation en matière de lutte contre le dérèglement climatique”. Par ailleurs, le parti plaide pour une diminution de TVA sur la réparation de biens et les produits durables. Une baisse de TVA qui inspire Ecolo, qui vise toute l’économie circulaire et les matériaux biosourcés, ainsi que le PS, qui pense commerce équitable et circuits courts.
Les écologistes insistent par ailleurs pour verdir le processus d’élaboration des budgets. Ce qui implique de renoncer à toute subvention nuisible, d’intégrer des paramètres sociaux et environnementaux dans les modèles macroéconomiques et de réorienter les investissements publics et la consommation. Sans oublier l’épargne, via le lancement de bons d’État “verts”. Voilà qui parle au PS, partisan de cette réorientation, via des bons d’État, le lancement d’un “livret B” inspiré du cousin “A” français ou des campagnes de “crowdfunding” servant à financer un fonds national dédié à la “transition juste”.
Les Engagés s’attaquent, eux aussi, à la TVA, en la transformant en une TVES, soit taxe pour la valeur environnementale et sociale. Objectif: refléter l'impact environnemental et sanitaire des produits sur le marché. “Rendre les produits polluants et néfastes pour la santé moins attractifs, tout en favorisant l'accessibilité économique des produits respectueux de l'environnement et sains.” De quoi plaire aux libéraux, qui se disent favorables à l’inclusion, dans le prix des biens et services, “du coût réel des externalités négatives, notamment environnementales”. Aussi n’est-il guère étonnant de voir le MR encourager “l’utilisation de contenants écoresponsables” via une adaptation des paramètres de la taxe “soda”.
Retour aux Engagés qui se prononcent en faveur de la déductibilité fiscale des investissements dans les économies d’énergie ou le renouvelable, ainsi que la taxation des billets d’avion et du kérosène, histoire de rendre le train moins cher.