Tous les partis avancent des propositions de réformes institutionnelles. Mais pas sûr qu’elles soient compatibles avec les revendications entendues en Flandre…
Une meilleure répartition des compétences au sein de la “maison Belgique”, histoire que la “lasagne institutionnelle” belge soit un peu plus digeste: presque tous les partis y sont favorables. Le MR, Les Engagés, DéFI, le PTB ou encore Ecolo prônent tous des refédéralisations de certaines compétences.
La liste n’est pas toujours précisée et varie de l’un à l’autre, parfois limitée (prévention en santé et maisons de justice pour le MR), parfois très large (santé, mobilité, énergie, économie, emploi et autres pour le PTB). Le PS est moins volontariste, évoquant une “réflexion globale” à mener, plaidant pour une “meilleure coopération” et une “meilleure prise en compte des réalités des territoires”. DéFI et le PS martèlent explicitement leur opposition ferme à tout “confédéralisme” tandis que le PTB met en avant “l’unité de la Belgique”.
En complément de ces changements, Les Engagés, Ecolo ou encore le PTB veulent donner le “lead” au fédéral (qui doit être le “chef d’orchestre”, dixit Les Engagés, le “moteur” et “l’arbitre”, dixit Ecolo). Et, en corollaire, certains plaident pour une responsabilité accrue de chaque niveau de pouvoir. Le MR veut ainsi une responsabilisation financière des entités en matière d’emploi. Pour Les Engagés, le fédéral devra fixer une trajectoire commune en matière budgétaire applicable à l’ensemble des entités belges. “Lorsqu’une décision est adoptée par une entité, elle doit assumer les répercussions sur les autres”, estime pour sa part le PS. DéFI prône aussi une responsabilisation complète des Régions.
Changements toujours, mais dans l’espace intra-francophone cette fois, à deux niveaux: Bruxelles et la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB). Concernant Bruxelles, le MR, Les Engagés, DéFI, le PTB ou encore Ecolo proposent ainsi une simplification institutionnelle, par exemple en attribuant certaines compétences de la Cocom et de la Cocof à la Région, ces institutions étant amenées à disparaître ou à voir leur rôle très réduit. Le MR et Ecolo proposent également de réévaluer les relations entre la Région bruxelloise et les communes, et veulent fusionner à terme les zones de police. Ecolo propose un enseignement bilingue organisé par la Région à Bruxelles. DéFI veut supprimer le quota linguistique lors d’une élection dans la capitale. Le PS est plus discret sur ces questions.
Concernant la FWB, le MR, Les Engagés, Ecolo et le PS veulent son maintien dans ses compétences essentielles (enseignement, culture), quitte à régionaliser certaines compétences plus petites. DéFI insiste au contraire pour “renforcer” la FWB, en lui attribuant certaines compétences supplémentaires (comme le tourisme) avec pour mission de “fédérer Wallonie et Bruxelles” dont elle serait le “fer de lance”, y compris en matière d’économie et d’emploi.
Notons encore que tous les partis se prononcent en faveur d’une circonscription électorale fédérale (avec des modalités concrètes variables). Last but not least, plusieurs partis plaident pour une plus grande démocratie participative des citoyens sous différentes formes.