Le MR veut le geler et le PS, le rendre plus lourd pour les multipropriétaires. Ecolo et Les Engagés, eux, tentent d’y réintroduire un brin d’équité fiscale.
Le précompte immobilier n’a pas meilleure presse que les droits d’enregistrement – il faut dire que la fiscalité immobilière belge est particulièrement bancale. “Les Belges doivent payer chaque année de plus en plus cher à l’État pour habiter dans leur propre logement!”, s’indigne le programme libéral. Que propose le MR? De “geler” les montants du précompte, afin “qu’il cesse d’augmenter”. Et tendre vers une suppression “pour le logement d’habitation principal, en particulier pour les logements moyens et modestes”.
Les socialistes ne l’apprécient guère plus, ce précompte. En tout cas pas sur le “logement d’habitation”, puisqu’il est question d’alléger la facture, voire de la rayer complètement. Et de permettre l’imputation des “travaux économiseurs d’énergie”. Par contre, et voilà qui risque de prendre les libéraux à rebrousse-poil, le PS suggère d’instaurer un impôt, plus lourd, pour les multipropriétaires, “avec une logique de progressivité”.
En la matière, Ecolo et Les Engagés se rejoignent, eux qui prônent une révision régulière. Logique, expliquent les verts. Le revenu cadastral, base sur laquelle le précompte est calculé, est “désuet”. Et pour cause: il n’a plus été revu depuis 1975 et est simplement indexé depuis les années 1990. De quoi générer des inégalités. Horizontales: “deux biens similaires ne sont pas taxés de la même manière”. Et verticales: “des biens plus chers ne sont pas forcément plus taxés que les biens moins chers”. Voilà pourquoi Ecolo suggère de remplacer progressivement, au fil des mutations (ventes, successions ou donations) ce revenu cadastral par la valeur transactionnelle. Combat similaire pour Les Engagés: révision du revenu cadastral à chaque changement de propriétaire, “garantissant ainsi une juste évaluation fiscale pour tous”.
Enfin, si le PTB se montre muet sur ce chapitre, DéFI reste dans le flou, avec l’engagement suivant: “réformer la fiscalité immobilière pour que celle-ci soit adaptée à la valeur des biens et à leur valeur locative”.