Attention, clivage gauche-droite en vue! Légalisation et politique centrée sur les soins d’un côté et durcissement des sanctions de l’autre.
Avec la vague de fusillades qui ensanglante Bruxelles depuis des mois et les saisies de cocaïne qui s’accumulent dans le port d’Anvers, la lutte contre le trafic a fait une entrée fracassante dans la campagne électorale, poussant chaque parti à prendre position.
Ecolo entend assécher le trafic en luttant contre l’addiction. Les verts proposent la décriminalisation de l’usage des drogues et la création d’une commission locale “drogues et addictions” chargée d’orienter le consommateur vers un parcours de soins. Le marché du cannabis, lui, devra être réglementé. En parallèle, le parti veut créer un fonds antidrogue financé par “l’argent confisqué aux cartels”, qui serait affecté pour 60% à la prévention et 40% à l’action judiciaire contre le crime organisé.
Le Parti socialiste entend également “mettre en place un marché réglementé du cannabis” et “mettre la santé au cœur de la réponse publique sur la drogue”, un peu sur le modèle portugais. Il entend, par ailleurs, développer les “chambres correctionnelles de traitement de la toxicomanie” prévoyant un plan de sortie de l'addiction pour les prévenus jugés pour des faits liés aux stupéfiants.
Le PTB milite également pour une “politique centrée sur les soins” et veut “cibler la répression vers les grands barons de la drogue” au lieu de l’actuelle “guerre de la drogue” qui punit les consommateurs. Le parti de gauche radicale veut aussi suivre l’exemple portugais d’une dépénalisation de la consommation de stupéfiants.
De l’autre côté du spectre politique, le MR veut “des sanctions plus dures” contre les consommateurs de drogues dures. Il entend aussi que soient appliquées des peines plus sévères contre les trafiquants de drogue, allant même jusqu’à des déchéances de nationalité.
DéFI, qui fait du régalien un point central de sa campagne électorale, veut tout miser sur la lutte contre la criminalité financière qui croise souvent celle des trafiquants de stupéfiants. Contre l’import de drogue, le parti veut qu’au port d’Anvers, les containers à risque soient scannés à 100% – c’est déjà l’ambition des douanes.
Quant aux Engagés, ils considèrent comme “urgentissime” une “augmentation considérable” des moyens de justice et de la police dans la lutte contre le crime organisé. “Nous estimons qu’il faut mener la guerre au trafic de drogue”, écrivent les centristes dans leur programme, proposant notamment de “renforcer l’arsenal juridique en faveur de la police judiciaire”.