Revaloriser les pensions, c’est une idée partagée par tous les partis. Mais les tonalités sont bien différentes.
Le MR veut augmenter les pensions en utilisant le levier fiscal, via la hausse de la quotité exemptée d’impôt et la suppression progressive de la cotisation de solidarité (également dans le viseur de DéFI). Les libéraux fixent un principe, auquel souscrivent également Les Engagés: un indépendant ayant travaillé toute sa carrière ne recevra plus une pension inférieure à celle d’un chômeur de longue durée. Le MR veut augmenter les pensions de ceux qui ont beaucoup cotisé (en modifiant le calcul de la pension). Dans l’autre sens, les périodes assimilées seraient limitées. À terme, le MR veut une différence d’au moins 300 euros net par mois entre la pension d’une personne qui a une carrière complète et une autre dont la carrière est principalement constituée de périodes assimilées. Le MR a aussi plusieurs mesures pour revaloriser spécifiquement les pensions des indépendants.
Pour le PS, comme pour Ecolo, “c’est l’ensemble des petites et moyennes pensions qu’il faut revaloriser”. Les socialistes et les verts veulent faire converger les pensions des salariés et indépendants vers celles des fonctionnaires en termes de taux de remplacement. Pour le PS et Ecolo, il faut aussi garantir l’augmentation des pensions les plus basses et les plus anciennes, dans le cadre de l’enveloppe bien-être. Ecolo insiste pour revaloriser la GRAPA (garantie de revenus aux personnes âgées). Le PS envisage une cotisation sociale généralisée pour financer la Sécu.
Le PTB veut fixer la pension minimale à 1.850 euros net par personne. “La pension légale des salariés et des indépendants est portée progressivement à 75% du salaire moyen ou du revenu professionnel”, soulignent les communistes.
Les Engagés proposent un tout nouveau système: un compte pension exprimé en euros est ouvert pour chaque affilié. Ce compte est alimenté chaque année par un montant de pension égal au salaire brut individuel de l’année (plafonné) multiplié par un taux d’acquisition, à fixer chaque année. En cas d’inactivité, le compte est alimenté par un salaire imputé, équivalant aux périodes assimilées actuelles. Celles-ci seraient maintenues et même mieux valorisées (Ecolo, PTB et PS sont alignés sur ce point). Pour Les Engagés, l’objectif est notamment d’assurer un montant minimal de 1.500 euros net indexé indépendamment du parcours professionnel.
DéFI propose une pension de base, identique pour tous, dont la prévisibilité est certaine au terme de la carrière, et financée par répartition; et un complément financé par une capitalisation collective obligatoire, dont le montant dépendra de la carrière. Les cotisations “à capitaliser” seront placées dans un fonds géré par l’État. DéFI veut aligner la pension minimale sur un “bouclier social” de 1.300 euros nets par mois.
Le sort des deuxième et troisième piliers divise également. Le MR vise un taux de remplacement de 75% du dernier salaire grâce au développement des pensions complémentaires. Cela passe par une généralisation du deuxième pilier de pensions et un relèvement des primes versées par les travailleurs (une part de la marge salariale est utilisée pour atteindre cet objectif). Pour sa part, le PS considère “comme essentiel d’avoir un premier pilier de pension robuste qui garantit un niveau de vie suffisant”. Il veut réformer la taxation appliquée sur le deuxième pilier pour la rendre progressive. Les Engagés veulent aussi instaurer des mesures sociales et fiscales plus justes en ce qui concerne les 2e et 3e piliers, dans le cadre d’une réforme globale de la fiscalité. Le PTB refuse une “pension de base peu élevée qui oblige à souscrire une assurance privée coûteuse, incertaine et complexe.”