Tous les partis, sauf le MR, veulent la peau des quotas Inami. Ils se rejoignent sur la nécessité d’améliorer l’attractivité des professions médicales.
La colère des blouses blanches et la pandémie ont fait fleurir ce terme dans les bibles électorales: pénurie. Comment lutter contre les déserts médicaux? Comment revaloriser des professions en déshérence?
Attaquons par l’angle géographique. Repeupler de médecins les zones, souvent rurales, qui pleurent leur absence? Le MR parie sur des incitants fiscaux. Quitte à sortir le bâton si la carotte ne donne rien. “Si l’octroi de ces moyens incitatifs ne venait pas à rencontrer les objectifs poursuivis, il faudrait alors se résoudre, dans certaines conditions et pour une certaine durée, à consacrer l’obligation d’installation dans les zones déficitaires.”
Les autres programmes ne vont pas jusque-là. Soutien à l’installation, chantent DéFI et Ecolo. Les Engagés s’engagent plus loin dans le détail: une commune pourrait mettre de l’infrastructure à disposition du médecin ou dentiste qui viendrait exercer durant au moins cinq ans. Avec en prime, l’exemption de taxes locales et le financement des frais de secrétariat.
Reste à disposer de troupes médicales en suffisance. Quotas et concours à l’entrée, nous voici au cœur du sujet. Les libéraux défendent ce contingentement et sont les seuls à le faire. Le PS veut la peau des quotas pour les généralistes et souhaite “une réflexion en profondeur sur la pertinence du système actuel de planification de l’offre médicale”. DéFI, Les Engagés, Ecolo et le PTB vont plus loin, appelant à la disparition des fameux quotas Inami. Les Engagés veulent également se débarrasser du concours ouvrant les portes des études de médecine et de dentisterie.
Enfin, l’attractivité des professions médicales est chouchoutée par les partis. Il faut revoir la nomenclature afin de valoriser le temps passé au chevet du patient, glisse le MR. Les Engagés ajoutent à ce temps d’écoute celui consacré à la coordination. Les normes d’encadrement – combien de patients par infirmière ou infirmier – doivent être revues, réclament DéFI, Les Engagés et le PTB.
Il est question de rémunération, évidemment. De revoir les barèmes et fonctions. Le PS plaide pour que les honoraires soient indexés tous les trimestres, et non plus annuellement. Revalorisation salariale, désirent Ecolo, Les Engagés et le PTB. On parle pensions, aussi. DéFI, Les Engagés, MR et PS insistent pour que la pénibilité de ces professions soit reconnue et intégrée dans le calcul du nombre d’années de carrière.
Rémunération des stages en fin d’études, meilleur remboursement des frais de déplacements, ou encore indemnités pour gardes d’enfants ou horaires contraignants, si pas mouvants: ce ne sont pas les propositions qui manquent afin d’améliorer les conditions de travail.