Longtemps, la santé mentale aura été le parent pauvre – tout comme la prévention – des politiques de santé. Le coronavirus a jeté une lumière crue sur cette faille. Depuis, le bien-être des Belges a effectué un joli saut dans l’ordre des priorités politiques.
Le PS n’a pas peur des grands mots, lui qui prétend faire de la santé mentale “une grande cause nationale”. Une grande cause, généralement, cela coûte; il faudra donc passer par la case “investissement”. Notamment à Bruxelles, note le MR, où l’offre de soins n’est pas suffisante pour une grande ville. Personne ne dit le contraire. Le PS parle de renforcement à tous les étages: augmenter l’offre, travailler l’accessibilité et la coordination, définir des trajets de soins, mener des politiques de prévention et établir une nomenclature des actes des psychologues. Renforcer l’offre: Ecolo et PTB signent également – notamment en matière d’équipes mobiles, précisent les marxistes. Les Engagés mettent l’accent sur la mise sur pied de structures de référence, servant de premier contact, centralisant les informations et à même de rediriger vers les services adéquats.
Une fois de plus, la question de la gratuité s’invite dans le débat. “Remboursement intégral des séances chez un psychologue ou un thérapeute agréé”, réclame le PTB. Personne d’autre ne va aussi loin. Chez Ecolo, on réserve la gratuité “de tous les soins psychologiques de première ligne” aux moins de 25 ans. Les Engagés visent aussi les “jeunes”, à qui l’on proposerait un «pass santé mentale» donnant droit, entre autres, à 12 séances gratuites chez un psychologue ou des “ateliers de bien-être”. On en profitera pour glisser que Les Engagés se prononcent, dans ce chapitre, en défaveur de l’usage “des GSM dans l’enceinte des établissements scolaires”.
Il y a les jeunes, mais aussi les aînés, fait valoir Ecolo. Aînés chez qui il convient d’améliorer le diagnostic de dépression, relèvent Les Engagés. Privilégier les “approches non médicamenteuses” et être attentif à la surmédication. Les socialistes prônent le financement d’équipes mobiles intervenant dans les maisons de repos et de soins. Et d’exiger une meilleure prise en charge de la santé des femmes.
Notons que Les Engagés et le PS en profitent pour parler de l’amélioration des conditions de travail des Belges. Reconnaissons le burn-out comme maladie professionnelle, ajoutent DéFI et le PTB.