Justice, sécurité & Défense

Des chambres correctionnelles de traitement de la toxicomanie

En matière de drogues, le PS constate que “la répression seule est inefficace”, d’où la volonté de placer la santé “au cœur de la réponse publique”. Jusque devant les tribunaux, le PS évoquant le développement de “chambres correctionnelles de traitement de la toxicomanie”, à l’état actuel de projet pilote. Objectif? La mise en place d’un “plan visant la sortie de l’addiction”. Et le prononcé d’une peine dépendant des efforts fournis par la personne poursuivie.

Au rayon “lutte contre le terrorisme”, le PS souhaite la création d’un coordinateur de la sécurité nationale, appelé à assurer la cohérence et la coordination dans la lutte contre le terrorisme, l’espionnage et le trafic de stupéfiants.

Sur le fonctionnement de la justice, le PS s’oppose à la “vision managériale” de la droite, mise sur le renfort de l’aide juridique de première ligne et entend “corriger” la réforme sur l’autonomie de gestion des cours et tribunaux.

Enfin, signalons que le PS n’est pas à cheval sur les 2% de PIB consacrés aux dépenses militaires. “Il ne faut pas dépenser plus, mais investir mieux et ensemble, en tant que partenaires fiables, à l’échelle européenne”.

Des peines incompressibles pour les terroristes.

La ligne du MR est plutôt répressive. Les consommateurs de drogues dures? Les libéraux leur réservent des “sanctions plus dures”. Doublées de “peines renforcées” pour les trafiquants, pouvant prendre la forme d’une déchéance de la nationalité. La sévérité est autant de mise dans la lutte contre le djihadisme. Il est question de peines incompressibles afin que “les criminels terroristes ne puissent sortir de prison” et de barrer l’accès des “personnes identifiées comme radicalisées” aux logements publics.

Ce qui nous amène à l’état des cours et tribunaux. Oui, il faut remplir le cadre des magistrats, concèdent les libéraux. À condition de disposer d’un “système d’évaluation des magistrats fondé sur une logique de management individuel”. Pour résoudre le souci de l’arriéré, le MR mise sur un recours accru à la digitalisation et à l’intelligence artificielle.

Qu’en est-il, enfin, de l’armée? Il faut atteindre la norme Otan des 2% de PIB consacrés à des dépenses militaires. “Le plus rapidement possible.” Acquisition de matériel, investissement dans la recherche et gonflement de l’effectif militaire, passant de 24.000 équivalents temps plein aujourd’hui à 40.000 en 2040.

Un fonds "antidrogue"

Ecolo entend assécher le trafic en luttant contre l’addiction. Les verts proposent la décriminalisation de l’usage des drogues et l’orientation du consommateur vers un parcours de soins. En parallèle, le parti veut créer un fonds antidrogue financé par “l’argent confisqué aux cartels”, qui serait affecté pour 60% à la prévention et 40% à l’action judiciaire contre le crime organisé.

Le programme d’Ecolo n’est pas le plus fourni en matière de radicalisme et de terrorisme, même s’il précise que “les écologistes continueront à s’opposer à toute forme de terrorisme”. Ceci néanmoins: il est question de renforcer la collaboration entre les services de prévention.

À côté d’un refinancement de la justice, les écologistes mettent en avant la diminution de la population carcérale, notamment via les peines alternatives. Enfin, Ecolo ne plaide pas pour que les dépenses militaires atteignent les 2% du PIB. Le parti joue la carte européenne, soulignant la nécessité d’une mise en commun ambitieuse des forces armées des pays membres de l’Union, une identification des manques capacitaires et une suppression des doublons et des surcoûts.

Pas de hausse du budget militaire

En matière de drogues, le PTB fait partie des formations plaidant en faveur d’une approche axée sur les soins, suivant l’exemple du Portugal. Les marxistes entendent remplacer la guerre actuelle à la drogue, punissant les consommateurs, par une répression ciblant “les grands barons de la drogue”.

Dans son chapitre sur la lutte contre le terrorisme, le PTB renvoie dos à dos les radicalismes djihadistes et d’extrême droite qui “cherchent à créer une guerre de religion et un conflit entre civilisations”, en investissant dans “la prévention contre les discours de haine”. Le parti de gauche radicale veut, par ailleurs, une enquête “sur chaque combattant volontaire revenant d’Ukraine”.

Le PTB plaide encore pour un “refinancement démocratique” de la justice, par opposition au “régime de performance”, et regrette que “le parquet et la police fédérale gagnent en puissance alors que les droits de la défense reculent”.

Enfin, le PTB est radicalement opposé à toute hausse du budget militaire, privilégiant une rationalisation des dépenses via une coopération européenne dans un cadre strictement défensif. “Est-il nécessaire de dépenser autant sachant que des ressources importantes consacrées aux armements pourraient être utilisées pour lutter contre la hausse du coût de la vie et pour faire face à la crise climatique? Est-ce une solution qui nous rapproche de la paix? Non, nous ne le pensons pas.”

Extension du plaider coupable, transactions pénales et procédures accélérées

C’est “urgentissime”, décrètent Les Engagés, qui souhaitent une “augmentation considérable” des moyens consacrés à la lutte contre le crime organisé. “Il faut mener la guerre au trafic de drogue.” Puisqu’il est question de lutte: contre le terrorisme, Les Engagés privilégient le suivi des recommandations encore non appliquées de la commission d’enquête parlementaire sur les attentats du 22 mars, notamment la création d’une “banque carrefour de sécurité” et d’un fonds d’État pour indemniser les victimes de terrorisme.

Désengorger les tribunaux? Numérisation et intelligence artificielle pourraient aider, estiment Les Engagés. Qui ajoutent extension du plaider coupable, transactions pénales et procédures accélérées.

Enfin, Les Engagés estiment que nos dépenses militaires doivent atteindre les 2% du PIB, d’ici à 2034. Dans le budget de la Défense, il faut consacrer au moins 20% aux équipements lourds et 2% à la recherche, précise le mouvement, qui voit l’armée belge compter au moins 30.000 âmes, contre 24.000 équivalents temps plein aujourd’hui.

Investir 850 millions d’euros dans la justice

DéFI, qui fait du régalien un point central de sa campagne, mise sur la lutte contre la criminalité financière, qui croise souvent celle des trafiquants de stupéfiants. Contre l’import de drogue, le parti veut qu’au port d’Anvers, les containers à risque soient scannés à 100%. Par ailleurs, DéFI appelle au “renforcement structurel” des organes de lutte antiterroriste et du cadre de la Sûreté de l’État.

Renforcement encore: DéFI est le seul parti à chiffrer précisément l’investissement dans la justice: 850 millions d’euros. En parallèle, le parti du juge Michel Claise se bat contre la régionalisation et veut réduire la population carcérale en excluant du code pénal les peines de moins d’un an et en réévaluant l’exécution des peines de moins de trois ans.

Précisons enfin que DéFI est clairement aligné avec l’objectif de hausser à 2% du PIB les dépenses militaires – comme le réclame l’Otan.