Thème

Mobilité

Autant que la fiscalité, si pas plus. Toucher à la mobilité, c’est s’exposer à des réactions épidermiques. Alors que l’espace public est limité, la cohabitation entre modes de transport se fait plus complexe. Le statu quo n’est toutefois guère plus satisfaisant.

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Parti socialiste

Cap sur la “gratuité totale” des transports en commun

Cela ne lui ressemble pas trop, au PS, vu le niveau de détail du programme. Pourtant, il se montre plus que vague au sujet des voitures de société. Tout au plus lâche-t-il qu’il est fondamental que la fiscalité prenne davantage en considération les impacts environnementaux. Et qu’il “conviendra de fixer une valeur plus proche de la valeur réelle de l’avantage attribué”. Le manque d’enthousiasme est plus flagrant encore au chapitre “taxation kilométrique intelligente”. Nulle trace dans le programme; il n’est même pas question d’une réforme de la fiscalité automobile.

Concernant le plan de circulation bruxellois “Good Move”, les socialistes se mouillent un peu plus. En demandant une révision de la méthode de travail et un renforcement de la concertation locale.

Côté transports en commun, le PS entend boucler le métro 3 à Bruxelles, et même prolonger la ligne 2. Et de rappeler son attachement à la gratuité. Totale. Première étape: les moins de 25 ans, les plus de 65 ans et les bénéficiaires de l’intervention majorée (BIM).

Mouvement Réformateur

Boucler au plus vite la ligne 3 du métro.

En Belgique fiscale, c’est une des questions qui tuent. Faut-il se sevrer de la voiture de société? Pas avant d’avoir accouché d’une réforme fiscale globale permettant d’augmenter considérablement le revenu net des travailleurs, fait valoir le MR. Qui n’est pas un grand fan de la taxation kilométrique intelligente; tout ce que le MR en dit, c’est son opposition au gouvernement bruxellois en la matière.

Voiture encore, le MR se dit attaché à la “neutralité technologique”; autrement dit, il convient de soutenir tant la voiture électrique que les carburants verts. Neutralité et liberté. Du choix de son moyen de transport. Les libéraux s’opposent aux mesures qui, en se focalisant sur un mode de transport au détriment des autres, auraient pour conséquence d'allonger inutilement la durée et la distance des trajets, notamment en voiture. Dans le viseur, le plan “Good Move” bruxellois, accusé de n’avoir guère tenu compte des réalités des citoyens.

Au rayon transports en commun, le MR est d’avis qu’il faut boucler au plus vite le métro 3 dans la capitale, via la mise en place d’un partenariat public-privé.

Ecolo

Extinction progressive pour la voiture de société

Pas de secret: Ecolo prône l’extinction progressive de la voiture de société et de la carte essence. Pas de délai fixé, mais une piste de mise en œuvre: l’interdiction de tout nouvel entrant dans le système. Tant qu’il est question de voitures, les écologistes suggèrent de revoir accises et taxe de circulation en mettant en place une contribution intelligente basée sur l’usage, en conservant une recette globale fiscale inchangée.

De façon un brin cocasse, on ne trouve nulle trace de l’appellation “Good Move” dans la bible électorale écologiste. Cela étant, Ecolo affirme que les objectifs en termes de rééquilibrage de l'espace public au bénéfice des modes alternatifs à la voiture seront poursuivis.

Absence plus marquante encore, celle d’une mention au projet de métro Nord en cours de construction à Bruxelles. Comme alternative à la voiture individuelle, les verts plaident pour un renforcement du réseau de surface, à savoir des bus et des trams en site propre.

Parti du Travail de Belgique

Stop aux "politiques de harcèlement" contre les automobilistes

La mobilité: voilà peut-être la seule thématique où MR et PTB pourraient trouver un terrain d’entente. Pas sur la question des voitures de société, toutefois, puisque le PTB est partisan de l’extinction progressive du système.

Pour le reste, le PTB fait figure de plus grand pourfendeur des plans de circulation bruxellois étiquetés “Good Move”, qu’il classe dans la catégorie des “politiques de harcèlement contre les automobilistes”, aux côtés des zones de basses émissions et de la taxe kilométrique, rejetées par une partie de la population “parce qu’on ne tient pas compte de leurs avis et besoins”. Et ne lui parlez pas trop d’électrification. Le PTB s’oppose à l'interdiction des moteurs thermiques “tant que les voitures électriques restent plus chères que les véhicules classiques”.

Au chapitre “transports en commun”, le parti défend la gratuité et soutient le bouclage du chantier du métro Nord à Bruxelles.

Les Engagés

"Tenir compte des intérêts des habitants des zones rurales"

Se débarrasser des voitures de société? L’idée ne fait pas bondir Les Engagés, pour qui il s’agit là d’une niche fiscale qui pourrait sauter dans le cadre d’une réforme fiscale réduisant la charge pesant sur le travail. Tant que l’on parle d’imposition: la taxation kilométrique ne figure pas au menu de la réforme de la fiscalité automobile voulue par Les Engagés. C’est qu’il faut “tenir compte des intérêts des habitants des zones rurales en reconnaissant leur dépendance à la voiture”. Les Engagés misent plutôt sur une taxation accrue des véhicules polluants ou l’instauration d’une vignette. Surgit aussi la piste d’une prime à l’achat du premier véhicule électrique.

Vous avez dit “Good Move”? Les Engagés plaident pour un renforcement de la consultation lors de l’élaboration des plans de circulation, tout en conservant l’objectif poursuivi.

Mentionnons encore l’intention de poursuivre le projet de métro Nord dans la capitale.

Défi

Une tarification kilométrique intelligente à l’échelle du pays

Les voitures de société? Oui, il faudra attendre une réforme fiscale globale pour s’en débarrasser. Mais en priorité alors, celles-ci étant considérées comme l’une des niches les plus injustes. Nul besoin de temporiser, par contre, pour le remplacement des taxes de circulation et mise en circulation par une tarification kilométrique intelligente. À l’échelle du pays, histoire de faire basculer le mode de taxation de la possession d’une voiture à l’usage.

Sur les plans de circulation – dans le programme, nulle référence au “Good Move” bruxellois –, le parti amarante insiste sur la nécessité d’un “partage équilibré de l’espace public entre les différents modes de déplacement”. Et s’engage à mettre en place des outils d’évaluation des politiques de mobilité et d’impact sur les riverains.

Opposition nette: DéFI n’est pas favorable à la gratuité généralisée dans les transports en commun; priorité au confort, à la sécurité et aux fréquences. Et au bouclage du chantier du métro Nord à Bruxelles.