La riposte s'organise contre l'offre de Musk sur Twitter
Plusieurs actionnaires du réseau social entendent rejeter l'offre de rachat d'Elon Musk. Pour s'en protéger, le conseil d'administration du réseau social lance une "poison pill".
Après avoir lancé jeudi son offre de rachat sur Twitter, valorisant l'entreprise à 43 milliards de dollars, Elon Musk admettait, quelques heures plus tard, qu'il doutait de ses chances d'y parvenir. "Je ne suis pas sûr en fait de pouvoir l'acquérir", avouait-il lors d'une conférence TED organisée à Vancouver.
"L'intention est de conserver autant d'actionnaires que la loi le permet dans une société non cotée, ce qui, je pense, tourne autour de 2.000 personnes."
Se justifiant de ne pas chercher à se "faire de l'argent" dans l'opération et d'avoir les "fonds suffisants", le milliardaire avait aussi assuré avoir un "plan B" si l'acquisition échouait. Toujours durant cette conférence TED, il ajoutait vouloir maintenir le plus d'actionnaires de Twitter à bord s'il parvenait à ses fins en sortant le réseau social de la bourse. "Je dois également dire que l'intention est de conserver autant d'actionnaires que la loi le permet dans une société non cotée, ce qui, je pense, tourne autour de 2.000 personnes."
Rejet de plusieurs actionnaires
Des propos qui visent certainement à rassurer les actionnaires existants du réseau social. Car, sans leur consentement, il est clair qu'Elon Musk parviendra difficilement à mettre la main sur Twitter. Le succès de l'opération dépend en effet largement du bon vouloir de ces derniers d'accepter ou non de vendre leurs titres au prix offert par le milliardaire.
Et jusqu'ici, force est de constater que c'est un net rejet qui se dessine parmi certains d'entre eux. Plusieurs actionnaires n'ont ainsi pas hésité à réagir au travers du moyen de communication de prédilection d'Elon Musk. C'est le cas notamment de Ross Gerber, cofondateur et président de la firme Gerber Kawasaki Wealth and Investment qui détient plus de 9.000 actions Twitter. S'il rejoint le milliardaire sur certains de ses arguments, comme la nécessité d'un changement de management au sein du réseau social, il juge le prix de 54,20 dollars par action proposé par Musk bien trop bas.
C'est également ce qu'estime un autre actionnaire de poids du réseau social, à savoir le prince Alwaleed bin Talal d'Arabie saoudite qui détient, lui, plus de 5% du capital au travers d'un holding du Royaume. Dans un tweet qui n'a pas manqué de faire réagir la communauté du réseau sur le respect de la liberté d'expression dans son propre pays, il a déclaré ouvertement rejeter l'offre d'Elon Musk.
"Poison pill"
De son côté, le conseil d'administration de Twitter s'est réuni jeudi dans les heures qui ont suivi l'annonce de cette offre de rachat afin de l'examiner attentivement. Avec une surprise annoncée dès ce vendredi, à savoir l'adoption d'une mesure visant à se protéger d'une acquisition hostile.
Il s'agit de ce qu'on appelle, dans le jargon financier, une "poison pill", soit une pilule empoisonnée. Une parade qui consiste ici à "réduire la possibilité qu'une entité, une personne ou un groupe ne prenne le contrôle de Twitter en accumulant des titres sur le marché sans payer à tous les actionnaires une prime appropriée ou sans donner suffisamment de temps au conseil d'administration pour prendre des décisions éclairées". Concrètement, si Elon Musk dépasse les 15% d'actions de la société sans l'accord du conseil d'administration, tous les autres détenteurs d'actions de la plateforme pourront en racheter à un prix réduit, ce qui renchérirait grandement le prix que le milliardaire devrait débourser pour mettre totalement la main sur le réseau social.
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