Wall Street de retour au sommet de janvier dernier
On sentait le vent tourner sur les marchés boursiers il y a huit jours. Cela s’est confirmé cette semaine.
Un peu partout dans le monde, les actions ont été recherchées. De Wall Street, où l’indice Dow Jones a pulvérisé son record historique de janvier dernier, à Tokyo. En passant par les places européennes. Les Bourses chinoises n’ont pas été en reste. Elles ont rebondi de 4% et plus après trois semaines d’affilée de recul.
La question est de savoir si les marchés européens parviendront dans les semaines à venir à conserver l’avantage sur Wall Street.
Cela en dit assez sur le fait que les tensions commerciales qui empoisonnent les relations entre les Etats-Unis et la Chine ont été reléguées au second rang. Certains observateurs se demandent d’ailleurs si les menaces d’imposer des tarifs douaniers plus élevés n’ont pas, en réalité, constitué un gros prétexte pour mettre la pression sur les cours des actifs à risque. Européens notamment. Émergents surtout.
Cela dit, il faut bien se rappeler que la croissance a marqué le pas ces derniers mois dans la zone euro. Et que cela a suffi à semer le doute auprès des investisseurs. Ceux-ci ont du coup préféré s’activer de l’autre côté de l’Atlantique où l’économie pète la forme. Cette semaine toutefois, on observe que les principaux indices américains n’ont pas aussi bien performé que ceux des autres marchés mondiaux. Certes, l’indice Dow Jones a encore gagné 2,3% pour évoluer aux alentours de 26.754 points vendredi vers 19h. Mais le S&P 500 a limité son avance à 1% à 2.934,8 points – un record d’altitude malgré tout – et, sur le Nasdaq, le Composite s’est satisfait d’une hausse toute symbolique de 0,18% à 8.024,5 points.
Chez nous, des indices comme le FTSE/MIB milanais (+ 3,12%) et l’IBEX 35 de Madrid (+ 2,4%) ont cartonné. Le CAC 40 est monté de 2,65% à Paris, le DAX 30 de Francfort de 2,53% et, à Bruxelles, le Bel 20 , s’est offert 1,76%. Quant au Stoxx 600 , il a gagné 1,70% à 384,29 points.
Dollar en baisse
"Très vigoureuse au deuxième trimestre, la croissance du produit intérieur brut des USA va vraisemblablement ralentir, pour s’aligner quelque peu sur celle du reste du monde."
La question est de savoir si les marchés européens parviendront dans les semaines à venir à conserver l’avantage sur Wall Street. La baisse du dollar qui se poursuit face à une série de monnaies émergentes mises à mal ces derniers temps, donne du souffle aux économies émergentes. Ce qui est censé in fine exercer un impact favorable sur nos marchés. Un exemple parmi d’autres pour s’en convaincre: le cours de l’action AB InBev a amorcé sa reprise il y a une petite dizaine de jours. Et cela, en même temps que celle des indices MSCI des Bourses émergentes et des devises de ces régions. Cette semaine, le MSCI des actions émergentes a encore gagné 2%.
Tout laisse penser que le redressement de cet indice n’est pas arrivé à son terme. Dans une note publiée mardi et relayée par Reuters, les analystes de Goldman Sachs Asset Management indiquent prévoir un retour sur les actifs émergents. "Très vigoureuse au deuxième trimestre, la croissance du produit intérieur brut des USA va vraisemblablement ralentir, pour s’aligner quelque peu sur celle du reste du monde. Nous pensons que cette convergence créera le potentiel pour un retour sur les actifs des économies émergentes", expliquent-ils. Pour les mêmes raisons, ces analystes estiment que les devises émergentes devraient retrouver de la vigueur, au détriment du "dollar qui devrait montrer des signes de faiblesse".
Le rand sud-africain (+ 3,8% sur la semaine), le peso argentin (+ 4,8%) le yuan chinois (+ 0,4%) et le real brésilien (+ 2,4%) sont autant de devises émergentes qui ont repris du poil de la bête contre le dollar. L’euro a pour sa part encore gagné 1,2% à 1,1757 dollar.
Profitant de la faiblesse du dollar, les prix des matières premières ont aussi trouvé du soutien dans la faiblesse du dollar. En particulier, celui de l’once d’or qui est remonté à 1.200 dollars. Selon des chiffres communiqués par le FMI et rapportés par le Conseil mondial de l’or (WGC), les réserves d’or des banques centrales ont augmenté de 193,3 tonnes au premier semestre, contre 178,6 tonnes lors de la période correspondante de 2017.
Sans que cela profite au billet vert, la forte probabilité que la banque centrale américaine augmente de 0,25 point son taux directeur mercredi prochain a en revanche poussé le rendement du bon du Trésor à 10 ans à la hausse. De 2,99% à 3,07%. Celui à 2 ans est passé de 2,78% à 2,81%.
Les plus lus
- 1 Les nouveaux affiliés Delhaize ne sont pas rentables, mais pas surpris
- 2 Denis Gorteman (D'Ieteren): "Il faut se réveiller sur la fiscalité automobile, sinon on aura une sérieuse gueule de bois"
- 3 Charleroi: perquisitions au sein de l'intercommunale hospitalière Humani pour soupçons de corruption
- 4 Trump brouille les cartes sur d'éventuelles négociations de paix en Ukraine, avant de rencontrer Poutine
- 5 +1,6°C: l'accélération du réchauffement défie les prévisions des climatologues