La Fed reconnaît qu'une baisse de taux en septembre est sur la table
Comme attendu, la Réserve fédérale américaine a gardé ses taux à leur niveau actuel, dans la fourchette de 5,25 à 5,50%. Jerome Powell a toutefois reconnu qu'une baisse en septembre était possible.
Pas de grande surprise à l’issue de la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), ce mercredi. L'institution a, en effet, annoncé, comme largement anticipé par les marchés, qu’elle maintient le taux des fonds fédéraux des États-Unis dans une fourchette allant de 5,25% à 5,5%.
"L'inflation a ralenti depuis un an, mais reste quelque peu élevée", justifie-t-elle dans son communiqué, saluant, au passage, les "progrès supplémentaires" réalisés vers l'objectif de 2%.
L’absence de baisse de taux actée, les investisseurs se sont ensuite délectés d'une multitude d'indices, tant au sein du communiqué que lors de la conférence de presse du président Powell, qui laissent présager une baisse des taux lors de sa prochaine réunion de septembre.
Le marché parie, en effet, que la banque centrale américaine entamera son assouplissement monétaire à ce moment-là, la situation économique ayant évolué ces derniers mois. Pour rappel, si la Fed a dû remonter ses taux à leur niveau le plus élevé depuis 2001 afin de combattre la flambée de l’inflation, cette dernière se rapproche petit à petit de son objectif des 2%, alors que, dans le même temps, la situation du marché du travail, l’autre mandat de la Fed, devient de plus en plus préoccupante.
Modifications
La Fed a supprimé la formulation selon laquelle elle était "très attentive aux risques d'inflation".
La Fed a ainsi opéré des changements clés dans son communiqué, laissant supposer qu’elle reconnaît ce changement de situation économique et se préoccupe désormais des risques pesant sur l'emploi également.
Selon la banque centrale, l'inflation n'est plus que "quelque peu élevée", alors qu'elle considérait jusqu'à présent l'inflation comme étant "élevée". De même, la Fed a supprimé la formulation selon laquelle elle était "très attentive aux risques d'inflation" et l'a remplacée par une reconnaissance du fait que les décideurs politiques étaient "attentifs aux risques des deux côtés de son double mandat".
Au niveau du marché du travail, justement, l’institution accorde que "les créations d'emplois se sont modérées", même si le taux de chômage "reste faible" et que l'économie "a continué à se développer à un rythme soutenu".
Powell n'exclut pas une baisse en septembre
"Il s'agissait d'un petit pas sur la voie d'une baisse des taux en septembre."
Après la publication du communiqué, c'était au tour de Jerome Powell de prendre la parole. Si ce dernier a précisé que l'institution avait gagné en confiance grâce à la trajectoire de l'inflation, il a toutefois estimé que davantage de bonnes nouvelles étaient nécessaires.
Surtout, de manière primordiale pour les marchés, il a reconnu qu'une baisse des taux était sur la table pour le mois de septembre, même s'il a répété que la Fed prendrait ses décisions réunion par réunion.
Le patron de la Fed a aussi précisé que la possibilité d'une baisse des taux dès aujourd'hui avait été discutée, mais que cette éventualité avait été rejetée à l'unanimité. Lorsqu'il lui a été demandé de réagir sur la prochaine élection américaine, Powell a répété que la Fed était indépendante politiquement.
Wall Street jubile
Une ribambelle de changements et des propos qui renforcent, donc, le scénario d’une première baisse des taux en septembre. "Il s'agissait d'un petit pas sur la voie d'une baisse des taux en septembre", estime ainsi Omair Sharif, président d'Inflation Insights.
Les indices boursiers de Wall Street ont maintenu leurs belles hausses lors de la conférence de Powell. Dans le même temps, les taux d'intérêt des Treasuries (obligations gouvernementales des États-Unis) et le dollar sont restés orientés à la baisse.
Analystes et investisseurs se tournent dorénavant vers le colloque de Jackson Hole, à la fin du mois d’août, qui pourrait fournir une opportunité à Powell de clairement signaler une baisse des taux en septembre.
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