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LVMH entraîne tout le secteur du luxe dans sa chute après ses résultats en berne

Les ventes de mode et de maroquinerie de LVMH ont enregistré leur première baisse depuis le début de la pandémie, le géant du secteur ayant été fortement affecté par un recul de la demande de la part des consommateurs chinois. ©Bloomberg

Le leader du luxe LVMH a refroidi tout le secteur après la publication de résultats décevants au troisième trimestre, lestés par la consommation chinoise.

Le luxe a perdu de son éclat mercredi sur les marchés après la publication la veille des résultats trimestriels du géant du secteur LVMH . À l'ouverture mercredi matin, LVMH a reculé de 6,6%, avant d'effacer une partie de ses pertes pour terminer la journée en baisse de 3,68%, à 602,4 euros. Le titre a notamment entraîné dans sa chute Kering

, Hermès et Richemont .

-5%
La division mode et maroquinerie (Louis Vuitton et Dior) a enregistré une baisse de 5% de ses ventes, manquant de loin son objectif de croissance de 4%.

Chiffre d'affaires en baisse

Tout le secteur boit ainsi la tasse après que le leader mondial du luxe a vu ses ventes chuter de 3% au troisième trimestre. LVMH a enregistré une baisse de son chiffre d'affaires de 4,4% par rapport à la même période l'an dernier, à 19,08 milliards d'euros, alors que le consensus tablait sur 20,01 milliards d'euros. Une contraction inédite depuis le début de la crise sanitaire.

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Toutes les principales unités du groupe ont affiché des performances inférieures aux prévisions des analystes. Parmi elles, le cœur battant de LVMH, la division mode et maroquinerie (Louis Vuitton et Dior) a enregistré une baisse de 5% de ses ventes, manquant de loin son objectif de croissance de 4%. Ce segment représente près de la moitié du chiffre d'affaires du groupe.

"Jusqu'à présent, le Japon pouvait compenser en profitant de la faiblesse du yen, attirant les touristes chinois. Avec le renforcement du yen, cela semble toucher à sa fin."

Les analystes de Degroof Petercam

La force retrouvée du yen, l'épine de LVMH

La région Asie-Pacifique, et en particulier le Japon, pèsent lourdement dans les résultats décevants de LVMH, avec une croissance organique qui chute à -9% au troisième trimestre, après avoir connu des taux de +0,2 % et -0,9% respectivement au premier et au deuxième trimestre. Une tendance qui s’explique en partie par une diminution des dépenses touristiques, qui, bien que demeurant positives à +20%, se révèlent nettement inférieures aux +32% et +57% observés au cours des deux premiers trimestres.

En cause, notamment: le réveil de la force (sans mauvais jeux de mots) du yen en cours d'année. "Il est clair que le consommateur chinois n'est pas encore en bonne forme. Jusqu'à présent, le Japon pouvait compenser en profitant de la faiblesse du yen, attirant les touristes chinois. Avec le renforcement du yen, cela semble toucher à sa fin", notent les analystes de Degroof Petercam.

"Les investisseurs dans le secteur débattaient récemment de l'ampleur potentielle du ralentissement de la consommation chinoise, et se demandaient si une reprise dans d'autres géographies pourrait compenser la détérioration en Chine", indiquent pour leur part les analystes de JP Morgan. "Les chiffres de LVMH n'ont pas été rassurants et suggèrent que les tendances à la baisse sont, en fait, plus fortes qu'attendu."

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"L'incertitude générale quant à la volonté des consommateurs de dépenser à des prix élevés aux États-Unis et en Europe, ainsi que la mesure dans laquelle le consommateur chinois moins nanti se redressera, sera cruciale dans les mois à venir."

Les analystes de Jefferies

Un contexte macroéconomique incertain

Dans ses perspectives, LVMH souligne d'ailleurs l'incertitude du contexte macroéconomique. Bien que l'accent soit mis sur la préservation des bénéfices, "l'environnement actuel rend très difficile l'ajustement des coûts aux ventes".

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L'industrie et les investisseurs scrutent désormais avec attention les effets des récentes mesures de relance chinoises sur la consommation. Mais selon une note de Citigroup, le changement de politique n'a pas encore suscité un regain d'appétit pour le luxe. Plus pessimiste, Deutsche Bank a abaissé sa prévision d'ebitda pour l'exercice 2024 de -5% et pour 2025 de -10%.

"L'incertitude générale quant à la volonté des consommateurs de dépenser à des prix élevés aux États-Unis et en Europe, ainsi que la mesure dans laquelle le consommateur chinois moins nanti se redressera, sera cruciale (dans les mois à venir)", indique une note des analystes de Jefferies. Ils abaissent leur objectif de prix de 600 à 560 euros et le notent comme "à conserver". 24 brokers sont à "acheter" contre onze "à conserver".

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