Publicité

Une OPA sur Umicore? L’avis opposé de deux analystes

Mercredi, l'action Umicore a brusquement bondit sur des rumeurs de rachat. ©Umicore

Si, chez ING, on accorde un certain crédit à une éventuelle offre de rachat sur Umicore dans le chef de LG Chem, chez Kepler, par contre, on affirme ne pas trop y croire.

Mercredi peu après 14h, le titre Umicore a grimpé en flèche passant de 38 euros à 44 euros en l’espace de quelques instants. Il s’est, ensuite, légèrement tassé pour terminer sa course à 41,78 euros, soit un gain de 10%.

C’est une dépêche de l’agence Bloomberg qui a allumé le feu d’artifice en annonçant que LG Chem étudiait le rachat de cibles potentielles. Umicore fait partie du lot. Mais Bloomberg précisait, dans la foulée, que le géant chimique sud-coréen n’en était qu’à la phase préliminaire de son examen et qu’aucune approche formelle n’avait été entamée envers Umicore.

Publicité

Avant d’aller plus loin, on rappellera ici que le groupe belge est composé de trois divisions: les catalyseurs, le recyclage de métaux et les composants (cathodes) pour batteries électriques. C’est ce dernier pôle qui attiserait les convoitises de LG Chem.

CONSEIL

Que s'est-il passé aujourd'hui dans la bourse et dans votre portefeuille d’investissement?

Lisez-le dans notre newsletter « Le point après-bourse ».

Envoi quotidien par e-mail - Désinscription en un seul clic

Alors, une telle opération pourrait-elle voir le jour prochainement?

"Les performances de l'activité cathode d'Umicore sont restées en deçà des attentes, ces dernières années, en raison de vents contraires structurels, ce qui a pénalisé le cours de l'action."

Stijn Demeester
Analyste chez ING
Publicité

Pour ING, c'est crédible

Stijn Demeester, d’ING ("conserver"; 36 euros), accorde un certain crédit à un tel scénario, et ce, pour deux raisons. Primo, dans le domaine des batteries électriques, l’intégration verticale est le thème dominant. En outre, LG Chem connaît bien Umicore puisqu’il est client de celui-ci depuis une décennie.

Deuzio, au niveau du timing, un rachat ferait sens. "Les performances de l'activité cathode d'Umicore sont restées en deçà des attentes, ces dernières années, en raison de vents contraires structurels, ce qui a pénalisé le cours de l'action", rappelle l’analyste.

Umicore doit également passer par trois années de transition afin de rectifier un pari stratégique perdu sur le nickel, tandis que cette division va devoir continuer à procéder à de gros investissements.  "Compte tenu des rendements sous la moyenne de ces dernières années et de l'intensité capitalistique de cette activité, des pressions seront exercées sur le conseil d'administration pour qu'il examine une offre potentielle, si elle se matérialise", estime Stijn Demeester.

"Nous ne voyons qu'un soutien limité des gouvernements (belge et européen) pour une telle opération."

Kepler Cheuvreux

Il note, tout de même, qu’un tel rachat pourrait rencontrer une certaine résistance de la part de certains clients d’Umicore. Sans compter une éventuelle interférence politique dans la mesure où l’Europe entend mettre en place et promouvoir une chaîne d’approvisionnement en batterie dont Umicore est généralement considérée comme la pierre angulaire.

Probabilité faible selon Kepler

Chez Kepler Cheuvreux, on ne croit pas trop à ce scénario. Le broker estime, en effet, que LG Chem est principalement intéressé par l'activité matériaux pour batteries rechargeables d'Umicore et qu'une offre sur la société entraînerait, selon lui, un processus de cession complexe pour les autres activités.

"En outre, nous ne voyons qu'un soutien limité des gouvernements (belge et européen) pour une telle opération. Par conséquent, nous estimons que la probabilité d'une offre de LG Chem sur Umicore est faible." Kepler juge dès lors que la spéculation va s’estomper au fil des jours et disparaître du cours de l’action.

10 milliards
d'euros
À ce jour, la capitalisation boursière d’Umicore tourne autour de 10 milliards d’euros.

Quoi qu’il en soit, si LG Chem veut jeter son dévolu sur Umicore, il devra d’abord tenter de convaincre le conseil d’administration et les principaux actionnaires à savoir GBL (15,98%), Baillie Gifford (10,01%), Norges Bank (5,02%), BlackRock (4,97%) et la stichting Pensioenfonds ABP (3%). Et pour cela, il devra mettre un fameux paquet de cash (ou des actions) sur la table avec une cerise par-dessus.

À ce jour, la capitalisation boursière d’Umicore tourne autour de 10 milliards d’euros. LG Chem devra bien sûr proposer une prime pour convaincre les investisseurs sachant, qu’en août dernier, le titre valait 60 euros….

Publicité
En 2024 déjà, bien avant le début du second mandat du président américain, Donald Trump, de grands groupes comme Ford ont abandonné leurs politiques de diversité, équité et inclusion (DEI).
Trump a-t-il signé la fin de la diversité dans le business?
Les entreprises sont enrôlées de force dans la guerre menée par Donald Trump contre les politiques de diversité, équité et inclusion (DEI). "Même les plus discrètes devront choisir leur camp".
Messages sponsorisés