Dans cette étape, vous aurez un aperçu des coûts et des frais les plus courants liés à l'investissement. Nous aborderons aussi la question de la maîtrise de ces coûts pour que vos plus-values ne soient pas rognées inutilement. Dans l'étape précédente, nous avons vu comment acheter ou vendre une action en bourse. Nous allons maintenant nous pencher sur les coûts que cela implique.
Par la rédaction Publié le 29 novembre 2022Comme sur tous les produits que vous consommez, les actions sont soumises à des taxes.
Voici les différentes taxes:
TOB: C’est la taxe sur les opérations de bourse. Le principe est simple et a priori plutôt séduisant: c’est un prélèvement très faible mais sur chaque transaction.
La taxe boursière est donc censée être indolore grâce à un taux bas mais elle doit rapporter beaucoup grâce à sa répétition sur un grand nombre de transactions boursières. Entre le début des années 2010 et aujourd’hui, le taux sur les transactions sur obligations est passé de 0,07% à 0,12%, soit quasiment le double. Pour les actions, elle s’élève à 0,35% de la valeur de la transaction, la TOB a également été multipliée par deux. Si bien qu’aujourd’hui, le taux de la taxe boursière, même s’il a l’air relativement faible a priori, vient tout de même rogner le rendement du placement.
Cette taxe est prélevée à la source par le courtier ou la banque. Donc, l’investisseur ne la voit pas, à moins d’éplucher le détail des frais retenus. Petite exception: si vous passez par un courtier étranger, par exemple via des plateformes de transactions étrangères sur Internet, vous devez vérifier si ce courtier étranger prélève la TOB ou non. Si ce n’est pas le cas, c’est vous qui êtes redevable de la taxe boursière. Ça nécessite quelques démarches vis-à-vis du fisc belge. Les détails sont sur le site du service public fédéral des Finances, à la rubrique “Revenus et comptes à l’étranger”.
La taxe sur les transactions boursières dépend de ce que vous achetez sur les marchés.
Pour une action, elle s’élève à 0,35% de la valeur de la transaction.
Pour les obligations, la taxe est de 0,12% sur la valeur de la transaction. Les obligations d'État belges sont, elles, exemptées d’impôts.
Pour les fonds et les trackers, une taxe s’applique tant à l’achat qu’à la vente. Elle varie de 0,12% à 1,32%, en fonction du montant investi, du lieu où le produit est enregistré ou si le tracker réinvestit ou non les dividendes perçus.
Mais pas de panique, si vous passez par un courtier belge, il s’occupe pour vous de ces formalités.
Bien évidemment, votre courtier, qu’il soit réel ou virtuel, ne fait rien gratuitement. Il vous facture par transaction. Ces frais dépendent de plusieurs critères, comme le lieu où se trouve la bourse sur laquelle vous passez vos ordres, la valeur de votre transaction et du type de produit que vous achetez.
De manière générale, acheter des actions à l’étranger vous coûtera plus cher que de se positionner à la Bourse de Bruxelles. Certains courtiers offrent même gratuitement les transactions à Bruxelles.
Petite recommandation, redoublez de prudence si vous achetez des actions aux États-Unis ou en Chine, car d’autres coûts, comme des frais de change, peuvent rapidement faire gonfler la note.
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Tracker vous propose des témoignages d’investisseurs qui ont décidé de se lancer. Un partage d’expériences utile, accompagné d’avis d’experts, pour vous accompagner face aux nouveaux défis de l’investissement.
Autre conseil: la plupart des courtiers facturent avec un mécanisme de tranches. 5 euros, par exemple, pour une transaction située entre 0 et 2.500 euros. 15 euros si la transaction est comprise entre 2.500 et 5.000 euros, et ainsi de suite.
C’est pour cela qu’il est souvent plus intéressant d’attendre d’économiser un peu d’argent pour investir. Il est moins douloureux de payer 7,5 euros sur une transaction de 400 euros que de 40 euros.
Certains courtiers facturent aussi la gestion des titres. Il s'agit généralement d'une redevance mensuelle ou annuelle. Alors prenez le temps de bien vous renseigner sur les courtiers possibles, les différences sont parfois énormes.
Une dernière info utile: renseignez-vous à l'avance sur le coût du transfert de vos titres vers un autre courtier. Juste au cas où vous souhaitez un jour passer chez le voisin où l’herbe est plus verte. Car vous pourriez avoir de mauvaises surprises: certaines banques demandent plus de 100 euros par ligne! Si votre portefeuille compte 10 actions, la note se chiffrera à 1.000 euros.
Les frais courants représentent le montant que vous payez au gestionnaire de votre fonds d'investissement ou de votre tracker. Et ces frais courants peuvent sérieusement nuire au rendement de votre argent.
Ils sont exprimés en pourcentage annuel et déduits chaque jour de la valeur d’inventaire du fonds, ils sont donc calculés sur la valeur totale de votre investissement dans le fonds ou le tracker. Vous ne les payez donc pas séparément.
Les frais courants comprennent la rémunération du gestionnaire, du distributeur et de l’administrateur du fonds.
Dans le cas de fonds d’actions, ces frais se situent entre 1,5 et 1,8%.
Pour les fonds mixtes, ils sont généralement inférieurs à 1,5%.
Et pour les fonds obligataires, ils avoisinent 1%.
Pour les trackers enfin, ils se situent pour la plupart entre 0 et 0,4%.
Supposons que vous avez investi 1.000 euros dans un fonds avec des frais courants. Votre portefeuille prend chaque année 5%. En 5 ans, vous devriez obtenir un montant de 12.762 euros. Avec cette retenue annuelle de 1,5%, votre portefeuille affichera plutôt 11.877 euros. En chiffres absolus, vous aurez payé près de 900 euros aux gestionnaires du fonds.
Autrement dit, un fonds doit dégager un très bon rendement pour justifier 1,5% de frais courants. Pour vous, investisseur, il faudra garder un œil très attentif sur les coûts de fonctionnement de votre portefeuille.
En général, tout ce qui est inférieur à 1% est acceptable. Au-delà de 1%, il est préférable de se poser la question du rendement. Et surtout, lisez toujours les documents que vous signez attentivement. Toutes les informations sur les frais doivent s’y trouver.
Pour être complet, voici quelques spécificités bien belges, à savoir: les retenues à la source et la fameuse taxe compte-titre.
Tout d'abord, la taxe compte-titre. C’est bien simple: elle concerne les comptes-titres dont la valeur moyenne dépasse le million d’euros. Cette taxe s’élève à 0,15%, soit 1.500 euros pour un compte-titre d’un million d’euros.
La retenue à la source concerne les intérêts et les dividendes que vous recevez en tant qu’investisseur. Lorsqu'une société dont vous détenez des actions vous verse un dividende, vous payez 30% de retenue à la source sur ce dividende. On l’appelle aussi le précompte mobilier.
Chaque année, vous pouvez obtenir le remboursement d’une partie ou de la totalité de ce précompte mobilier via votre déclaration fiscale. Ce remboursement concerne un montant maximum de 800 euros de dividendes.
Et surtout, soyez prudent avec les dividendes des sociétés étrangères. Vérifiez toujours si votre investissement ne sera pas sujet à une double imposition. Il pourrait être taxé dans le pays d’origine et aussi en Belgique. Le site du SPF Finances liste les pays avec lesquels la Belgique a conclu une convention de double imposition.
Q1: À combien s’élève la TOB sur les actions?
Q2: En plus de la TOB, quels frais supplémentaires devez-vous payer?