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Alors, krach ou pas krach?

Lundi soir, les principaux indices de Wall Street ont dévissé entre 5 et 7%. On pouvait s’attendre au pire mardi matin en Europe. Mais, contre toute attente, les marchés ont ouvert en hausse avant de baisser fortement pour ensuite se reprendre. Une séance de yo-yo comme on en a rarement vu.

L'évolution du Bel20 ce 9 août 2011 entre 9h et 16h30 (cliquez sur le graphique pour l'agrandir)

 


Alors sommes-nous en train de vivre un krach boursier ? Il fut un temps où il n’était pas besoin de se poser cette question. La chute se déroulait en direct devant vos yeux et vous saviez, devant l’ampleur de la catastrophe, si vous viviez un séisme boursier ou pas.

Aujourd’hui, la tâche est plus délicate dans la mesure où des freins (coupe-circuits) ont été instaurés pour calmer les opérateurs et éviter les dégringolades brutales.

Peut-être faudra-t-il, un de ces jours, inventer une nouvelle règle pour déterminer lorsque nous sommes en présence d’un krach, un peu à l’image de la récession et sa définition impliquant trois trimestres de baisse de la croissance du PIB.

En attendant, les observateurs pointent déjà les différences entre des krachs antérieurs et la période actuelle. Sur le site The Street Jeff Nielson - qui apparemment a une dent contre les banquiers qu’il affuble à longueur de texte du surnom de " banksters "- relève quatre différences majeures avec la déconfiture de 2008 :

1. Les niveaux d’endettement du secteur des matières premières avaient, à l’époque, atteint des sommets.
2. Aujoud’hui le secteur financier est plus fragile.
3. Les gouvernements occidentaux sont moins solvables.
4. L’or et l’argent que l’on considérait comme de vieilles reliques après le krach de 2008, sont plus forts que jamais.

Sur le blog MarketBeat du Wall Street Journal, un autre spécialiste estime que l’évolution des cours sur les marchés américains ressemble davantage à celle observée lors du krach de 1987. Cette période fut caractérisée par des cours incompréhensibles et imprévisibles qui ne reflétaient pas nécessairement les fondamentaux économiques, note-t-il


Une différence toutefois. En 1987, ce sont les portefeuilles des compagnies d’assurances qui ont provoqué le désastre. Aujourd’hui, c’est le trading haute fréquence qui a pris le relais.

En attendant de savoir si nous vivons un krach larvé (un bel oymore), une chose semble claire pour tout le monde: c’est le grand retour de la volatilité.

Le tableau ci-dessous posté par Nicholas Bloom, assistant en économie à l’université de Stanford sur le site Business Insider met en regard l’évolution de l’indice VIX qui mesure la volatilité (aussi appelé indice de la peur) et les grands événements récents. Cliquez sur le graphique pour l'agrandir.

 
 


Nicholas Bloom a étudié 16 chocs majeurs comme la crise des missiles cubains, l’assassinat de JFK ou l’attaque du 11 septembre 2001. Conclusion : de tels événements provoquent des récessions, l’incertitude confinant les consommateurs que nous sommes tous dans une position attentiste.

En moyenne, ces chocs majeurs provoquent une baisse immédiate de la croissance de 2%, avec une reprise six mois plus tard, une fois les incertitudes levées. Aujourd’hui, il s’attend à une contraction de 1% de la croissance fin 2011 avec un rebond au printemps 2012.

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Et pour vous, chers échonautes, sommes-nous en train de vivre un nouveau krach? Laissez-nous un commentaire.

Stéphane Wuille

 

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