Dexia: détricotage ou version 2.0.?
On ne les entend pas. Mais je parie que, un peu à l'image de Maurice Lippens, François Narmon et Pierre Richard doivent se morfondre depuis trois ans. Depuis que Dexia, le projet qu’ils ont porté ensemble, en unissant les forces du Crédit Communal et du Credit Local de France a vu le ciel lui tomber sur la tête.
Cela a commencé avec sa filiale américaine de rehaussement de crédit FSA et cela ne s’est pas arrêté depuis. Une lente asphyxie qui a nécrosé ceux qui avaient placé tant d'espoirs en Dexia : les villes et communes belges, les petits actionnaires sans oublier le personnel, bien souvent actionnaire, lui aussi.
Ce lundi, l’agence de notation Moody’s a mis sous surveillance négative le rating des trois principales entités opérationnelles du groupe provoquant une nouvelle chute de l’action (-10%).
Pendant que Dexia touche le fond, on ne peut qu’espérer qu’en coulisses, cela phosphore, pour préserver la banque de l’impensable et lui dessiner de nouveaux contours mieux à même d’assurer sa pérennité et sa rentabilité.
Car pour certains observateurs comme Citigroup qui conseille de vendre le titre, le " business model " de Dexia est brisé. L’idée de départ qui était d’accorder des crédits aux collectivités locales de l’Hexagone en utilisant les fonds déposés par les épargnants du Crédit Communal a vécu.
Reste à tous les grands actionnaires de Dexia (la Caisse des dépôts française, le groupe belge Arco, le Holding Communal, les Régions et l’Etat belge, l’Etat français,…) de mettre sur pied un projet commun. Ou du moins un nouveau "business model" profitable à tous.