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Mamma Mia!!! (ancora...)

Après les fortes turbulences observées lundi et mardi sur les marchés, l’heure est à l’accalmie ce mercredi. Durant la journée, les indices européens sont restés colorés de vert avec, de temps à autre, quelques accès de faiblesse.

Du côté des taux obligataire et des CDS, on reprend également son souffle. Un petit exploit en soi quand on sait que mardi soir Moody’s n’a rien trouvé de mieux à faire que de rétrograder la note de l’Irlande dans la catégorie spéculative!

Le taux italien à 10 ans est encore en hausse ce mercredi:

 

(Bloomberg)

Le retour du sang-froid dans les salles de trading coïncide avec la volonté affichée par Herman Van Rompuy de convoquer, ce vendredi, un sommet extraordinaire. Son objectif : éviter une contagion de la crise de la dette à l’Italie et à l’Espagne en prenant, enfin, les mesures idoines pour isoler et détruire les germes qui affaiblissent la zone euro.

En attendant de voir tout le monde tomber rapidement d’accord (il n'est pas interdit de rêver...) sur les modalités de l’aide à apporter à la Grèce (restructuration, participation des banques privées,…), des scénarios catastrophes fleurissent à gauche et à droite.

Avec un article intitulé " The Euro 1999-2012 R.I.P. " posté sur le site The Daily Capitalist Jeff Harding donne le ton. A l’aide de différents tableaux (comme celui des endettements ci-dessous) et de citations de l’agence Moody’s, il constate que les économies européennes sont sur le déclin.

 


Pour enrayer le phénomène, il faut des mesures plus radicales, au niveau de la dette, mais aussi pour relancer la croissance économique. Le problème essentiel c’est la zone euro elle-même, écrit-il. "Un projet mal charpenté, conçu davantage pour des raisons politiques que des buts économiques."

Voilà à quoi pourrait ressembler le futur de l’Union européenne, à ses yeux :

-->La BCE relève ses taux plus qu’elle ne vient de le faire.
-->Des pays vont faire défaut sur leur dette. La Grèce, l’Irlande et le Portugal, plus que probablement. L’Italie et l’Espagne, peut-être.
-->Les rollovers et les prolongations des échéances des obligations seront considérés comme des " défauts " par les agences de notation.
-->L’euro va baisser. Il pourrait passer sous le dollar.
-->L’Allemagne, la France et la Belgique  vont renflouer les banques (Pffff, encore nous….) 
-->Les pays plus fragiles quitteront la zone euro et dévalueront leur monnaie autant de fois que nécessaire.

Le sauvetage de l’Italie coûtera entre 500 et 600 milliards d’euros à l’Union européenne. Pour l’Espagne, il faudra compter 300 milliards de plus. Pourquoi la France et l’Allemagne feraient-elles ça? s'interroge Jeff Harding pour conclure.

Sur le site de L’Expansion, Philippe Brossard président de Macrorama répond à Edouard Tétreau qui accusait mardi les spéculateurs d’envenimer la crise. (Voir Mamma Mia !!! )