"Depuis 15 jours, c'est la folie comme durant le covid. À ce rythme-là, dans deux semaines, on est à court de poules". Didier Denis s'affaire. Sa ferme à Limal ne désemplit pas. Et pour cause: le prix des œufs s'envole. Du coup, nombreux sont ceux à se demander pourquoi ne pas acheter des poules pour produire directement leurs œufs, voire pour en revendre certains sur le marché.
L'envie pourrait vous prendre, à vous aussi, d'acheter des poules pondeuses pour votre propre consommation. Cela présente quelques avantages, en plus des œufs fournis. Les poules peuvent, en effet, éliminer une partie de vos déchets organiques ménagers et elles plaisent souvent aux enfants. En plus, elles résistent au froid.
Mais est-ce une bonne idée? Est-ce rentable? Quelles sont les obligations à respecter? On fait le point en commençant par les coûts totaux que l'achat de poules pourrait entraîner.
Combien ça coûte?
Dans l'élevage des "Volailles de Limal", le prix d'une poule pondeuse vaccinée, de 20 semaines, est de 15 euros. Il est possible de trouver l'animal à un prix plus réduit, mais il sera en général assez jeune, ne pondra pas avant quelques mois et il faudra le vacciner.
Le coût mensuel de l'alimentation d'une poule dépend du prix du sac de graines et de l’appétit des volatiles. Comptez une dizaine d'euros pour un sac de graines de 25 kg. Ainsi, l’alimentation d’une poule peut varier entre 1 et plus de 4 euros par mois.
Enfin, aux "Volailles de Limal", il faut compter environ 200 euros pour un poulailler qui peut abriter trois à quatre poules. "On voit que les gens veulent moins d'entretien et se tournent vers une structure galvanisée ou en plastique" explique Didier Denis.
Aux "Volailles de Limal", il faut compter environ 200 euros pour un poulailler qui peut abriter trois à quatre poules.
Étant donné la variabilité de ces paramètres, il est difficile de dire à l’avance si avoir une poule à la maison est un bon plan financier ou pas. C’est surtout la qualité de l’œuf qui doit vous convaincre!
Quelles sont les règles à respecter?
En dessous de 30 poules, vous ne devez pas introduire de demande ou de déclaration auprès de votre commune. Pour l'espace qui leur est dédié, selon le chemin des poulaillers, il faut compter au minimum 5 m² de bout de jardin pour les poules pondeuses.
Si vous envisagez de vendre les œufs en surplus, il y a quand même quelques règles à respecter. L'Afsca (Agence fédérale de sécurité de la chaîne alimentaire), rappelle, en effet, que l'élevage chez soi n'évite en rien les possibles contaminations.
De plus, "dès le moment où vous vendez de la nourriture, vous êtes considéré comme un opérateur actif dans la chaîne alimentaire responsable de la sécurité sanitaire des denrées mises ainsi sur le marché. Vous devez donc être enregistré auprès de l'Afsca. Il existe des assouplissements pour les petits producteurs (notamment pour l'estampillage des œufs)".
Pour le SPF Économie, tant que vous ne vendez pas vos œufs dans une dimension professionnelle, vous ne devez pas vous inscrire à la Banque-Carrefour des Entreprises.
Est-on taxé?
Du côté du fisc, "lorsqu’il s’agit d’un petit élevage destiné à la consommation du ménage, vous ne devez pas déclarer à l’impôt sur les revenus. Pour cela, les ventes doivent être réalisées par un particulier dans le cadre de la gestion normale de son patrimoine privé".
Enfin, pour le SPF Économie, tant que vous ne vendez pas vos œufs dans une dimension professionnelle, vous ne devez pas vous inscrire à la Banque-Carrefour des Entreprises. Dans le cas contraire, c'est obligatoire.
